Réforme de la subvention de la farine Dernier virage pour la réforme de la subvention de la farine. Le gouvernement a invité une commission d'experts de la Banque mondiale pour se concerter sur les réformes proposées. Objectif : l'élaboration d'un projet final. Après un court arrêt, le projet de réforme repart de plus belle. Selon Mohand Laenser, ministre de l'Agriculture, une commission a examiné des propositions sur la réforme du système de subvention de la farine nationale, qui doit prendre en considération les intérêts de toutes les parties concernées, notamment les agriculteurs, commerçants, industriels et consommateurs. Pour l'heure, le gouvernement a invité une commission d'experts de la Banque mondiale pour se concerter sur les réformes proposées. Selon une source au ministère des Affaires économiques et générales, le gouvernement présentera tous les détails relatifs à cette réforme après la fin des concertations et l'élaboration d'un projet final. Pourtant, le gouvernement avait déjà un schéma en concertation avec les professionnels. "Nous avions arrêté un schéma progressif devant mener à la suppression de la subvention", renseigne Abdellatif Izem, directeur de la Fédération nationale de la minoterie (FNM). En effet, ce canevas avait tablé sur une subvention forfaitaire de 30 DH par quintal écrasé, pendant la première année qui suivra l'entrée en vigueur de la libéralisation. Pour la deuxième année, la subvention sera ramenée à 15 DH/q, avant d'être définitivement supprimée à partir de la troisième année. Contrairement à ce qu'on pouvait imaginer, les minotiers sont très favorables à la libéralisation des prix de la farine. Cela ne semble nullement déranger les professionnels, particulièrement les minotiers. Pour les minotiers, le système des quotas présente des inconvénients. "Ce schéma devait entrer en vigueur depuis le 1er juillet 2004. Depuis, nous n'avons reçu aucune nouvelle de la part du gouvernement en dépit des nombreuses lettres que nous avons adressées au Premier ministre, au ministère de l'Agriculture ainsi qu'au ministère des Affaires économiques et générales", souligne Abdellatif Izem. La suppression de la subvention pose la délicate question du pouvoir d'achat du consommateur. Certains ministères comme celui de l'Intérieur redoutent une éventuelle hausse des prix. Alors que pour les défenseurs de la suppression de la subvention, il n'y a pas de quoi s'alarmer. Ils mettent en avant l'expérience des huiles dont les prix n'ont pourtant pas flambé après la libéralisation. Toujours est-il que la libéralisation de la farine est plus complexe eu égard aux mécanismes actuels des deux filières composant le secteur. Pour la filière dite réglementée (10 à 12 millions quintaux/an), qui est la farine nationale subventionnée (farine nationale de blé tendre), l'Etat décaisse chaque année 2 milliards de DH. Cette subvention est répartie entre les stockeurs et les minotiers. Les premiers s'approvisionnent en blé tendre auprès des producteurs à un prix fixé par l'Etat à 250 DH le quintal et perçoivent par la suite une subvention de 4 DH par mois et par quintal stocké. Les minotiers qui écrasent ensuite reçoivent une subvention de 143 DH par quintal écrasé. Aux transporteurs, l'Etat verse aussi une subvention de 2 DH le quintal. Finalement, la farine subventionnée est vendue aux commerçants à 182 DH/q, qui la revendent à leur tour à un prix fixé à 200 Dh/q. Quant à la filière dite libre (farine de luxe), les minotiers affirment écouler le produit à perte.