Selon l'accord signé entre le gouvernement et les minotiers, le prix du pain demeurera à 1,20 DH. Du 1er février au 31 mai, l'Etat mettra en place un système de subvention du prix du blé tendre directement à l'importation. Après des mois de négociations, un accord a été finalisé, mardi en fin d'après-midi, entre le gouvernement et la Confédération nationale de la minoterie et la Confédération nationale des négociants des céréales et légumineuses. Pour les consommateurs, le prix du pain restera ainsi inchangé à 1,20 dirhams. Pour les professionnels du secteur, il s'agit de la mise en place d'un nouveau système de compensation du blé tendre et de la farine de luxe. Du 1er février au 31 mai, le gouvernement instaurera un système de restitution à l'importation, basé sur une subvention du prix du blé tendre directement à l'importation. Après concertation avec les céréaliers et les minotiers, le prix du quintal de blé tendre a été fixé à un prix plafond de 260 dirhams. Du 1er février au 31 mai, la quantité globale de blé tendre à importer durant cette période a été fixée à 14 millions de quintaux. La farine de luxe fabriquée et mise en vente par la minoterie industrielle sera, quant à elle, vendue à un prix maximum de 350 dirhams. Au ministère de tutellle, on précise que cet accord se base sur quatre principes. De prime abord, il y a la fixation d'un prix de référence (prix de revient calculé à l'importation) sur la base d'une formule indexée sur les cours mondiaux. Il y a également la restitution à l'importation servie à l'entrée du blé tendre au niveau des ports. Le montant de la restitution correspondra à la différence entre le prix de revient calculé à l'importation et le prix cible au niveau portuaire. Le troisième principe concerne le calcul et la révision automatiques de la restitution à l'importation sur chaque quinzaine, « soit une période significative à même de refléter les variations des cours », selon termes de cet accord. Et enfin, il y a la « régulation des prix aux consommateurs par des accords de modération entre l'Administration et les professionnels ». Cet accord a été signé par le ministre de l'Agriculture et de la Pêche maritime, Aziz Akhannouch, le ministre délégué chargé des Affaires générales et économiques, Nizar Baraka, et les présidents de la Confédération nationale de la minoterie et la Confédération nationale des négociants des céréales et légumineuses, en présence du secrétaire d'Etat auprès du ministre de l'Intérieur, Saâd Hassar. « À travers cet accord, le gouvernement parvient à maintenir inchangé le prix du pain, à poursuivre la subvention étatique et à renforcer le partenariat avec le secteur privé en lui permettant de s'approvisionner librement en matières premières », a expliqué M. Akhannouch dans une déclaration relayée par l'agence MAP. Le ministre a souligné l'importance du programme-cadre en cours d'élaboration en concertation avec les propriétaires des boulangeries pour la restructuration et la mise à niveau du secteur. Pour M. Baraka, cet accord « procède d'une approche participative associant les différents acteurs, pour atteindre les objectifs fixés par le gouvernement, notamment la réforme structurelle de la Caisse de compensation. Cette réforme contribuera à préserver le pouvoir d'achat du citoyen et à renforcer la cohésion sociale ». Au département d'Aziz Akhannouch, on souligne que l'amélioration du système actuellement en place par une restitution à l'importation profite à l'ensemble des intervenants. En effet, ce système permettra l'indexation réelle de la subvention aux cours internationaux et le raccourcissement des délais de paiement de la subvention aux importateurs. La restitution à l'importation devra rétablir les transactions commerciales entre tous les intervenants de la filière moyennant une régulation par des accords de modération. Ce système favorisera également une fluidité du circuit d'approvisionnement, en permettant également l'approvisionnement des souks ruraux et halles aux grains. Ce système prendra fin au 31 mai prochain. À la veille donc des récoltes nationales au titre de la campagne agricole 2007-2008 qui s'annonce bonne par rapport à ces dernière campagnes.