Après avoir abattu froidement vendredi dernier un commerçant marocain à Port Bouët, les malfrats ont récidivé mercredi dans cette même commune d'Abidjan en ouvrant le feu sur un ingénieur marocain de 58 ans, le blessant à l'épaule droite alors qu'il tentait de porter secours à un concitoyen qui subissait la hargne de ces gangsters armés de pistolets et de kalachnikov. "Nous avons quitté nos lieux de travail à midi pour rentrer chez nous dans nos voitures respectives. On se suivait, moi et mon ami, au niveau d'un feu rouge à Port Bouët. Un véhicule m'a fait une queue de poisson et m'a barré la route", explique M. Slimani Elhadi, ingénieur consultant en énergie auprès d'une société étatique ivoirienne. Deux bandits armés de pistolets et de kalachnikov sont descendus du véhicule qui barrait la route à M. Slimani et lui ont intimé l'ordre de leur donner l'argent et la mallette posée sur le siège avant de la voiture. "J'avais le pistolet braqué sur ma tempe gauche, je me suis exécuté sans discuter et j'ai remis aux gangsters 100.000 francs CFA, (environ mille six cents dirhams), ainsi que la mallette qui contenait des documents, un portable dernière génération et quelque 5.000 euros car je devais rentrer au Maroc, ce vendredi 8 juillet", précise M. Slimani. Après avoir récupéré leur butin l'un des bandits a tiré en l'air et c'est à ce moment que M. Kabich Mohammed, ingénieur consultant en énergie auprès d'une société française de la place, est alors descendu de son véhicule croyant que son compatriote a été touché par les gangsters. Malgré les supplications de M. Kabich, l'un des malfrats, faisant la sourde oreille, se retourna comme un éclair et appuya sur la gâchette l'atteignant à l'épaule droite. Une fois leur forfait accompli, les bandits sans se presser, sont montés dans leur véhicule volé et se sont évanouis dans la nature, laissant M. Kabich gisant dans une marre de sang. Après s'être remis de ses émotions, M. Slimani téléphona à la police et à la protection civile pour transporter la victime dans une clinique de la place. M. Kabich Mohammed dont l'épouse est arrivée samedi dernier pour passer quelques jours de vacances avec son mari, est actuellement hors de danger, mais il souffre d'une fracture de la clavicule droite, la balle qu'il a reçu ayant été extraite. L'explosion de l'insécurité à Abidjan ces derniers temps, condamne les Abidjanais à se terrer chez eux et à limiter leur déplacement, surtout la nuit. Chaque jour, les Abidjanais sont braqués, délestés de leurs biens et brutalisés par des bandits lourdement armés qui endeuillent bien des familles et traumatisent les populations sans distinction de classe sociale. L'une de leurs dernières victimes est le commerçant marocain Namir Abdelkader (40 ans), abattu vendredi dernier à Port Bouët par des quidams qui, après avoir pillé son magasin d'électroménager et mis la main sur toute la recette de la semaine lui ont tiré dans le dos, le blessant mortellement.