Un commerçant marocain de confession juive a été froidement assassiné par trois balles, jeudi 11 septembre vers midi 30, devant son commerce sur la route de Médiouna à Casablanca. Les assassins ont réussi à prendre la fuite. Récit d'une affaire mystérieuse. Meurtre en plein jour à Casablanca. La victime, un commerçant juif, s'appelle Albert Rebibo. Mort sur le coup. Atteint de trois balles, l'une dans la tête, l'autre dans la poitrine et la dernière à la jambe. Ses deux assassins (certains temoins parlent de quatre), armés chacun d'un revolver, ne lui ont laissé aucune chance. Ils l'ont abattu froidement devant la porte de son magasin de bois en gros situé à Lakriaâ à Casablanca (sur la route de Médiouna) alors qu'il s'apprêtait à baisser le rideau pour rentrer chez lui. C'était vers midi 30 de ce jeudi 11 septembre. La rue où a lieu ce meurtre mystérieux grouillait encore d'activité et de monde. Alertés par le bruit des balles, les gens affluèrent immédiatement. Albert Rebibo gisait de biais sur le sol dans une mare de sang. Son corps est inerte. Après leur forfait, les meurtriers ont pris la fuite. Au bout de la rue commerçante (bois en gros) où a eu lieu l'assassinat il y a en contrebas l'autoroute de Casablanca. Il faut juste sauter par le dessus d'un mur pour s'y retrouver. Ce que firent les deux assassins qui, affolés, ont arrêté une voiture en pointant leurs armes sur les passagers, un homme et sa femme. Comme dans un film d'action hollywoodien. Les malfrats les ont forcés de descendre et se sont emparés du véhicule. Des témoins ont décrit deux jeunes hommes portant des passe-montagne. Ils sont activement recherchés. Un hélicoptère de la gendarmerie tournoyait sans cesse dans le ciel pour repérer la voiture suspecte. Celle-ci de type Mercedès 250 sera retrouvée plus tard abandonnée dans un quartier de Ben M'Sik. Branle bas de combat après ce crime odieux. Débarquement immédiat de la police qui a installé un périmètre de sécurité autour de la zone. Le patron de la DGSN, le général Hamidou Laânigri et le wali du Grand Casablanca M'Hamed Dryef arrivent sur les lieux. Serge Berdugo, président de la communauté juive du Maroc, était également présent. Ambiance tendue et visages inquiets. Une seule question taraude les esprits : Qui sont les assassins de Albert Rebibo ? Il faut attendre les conclusions de l'enquête pour se prononcer. S'agit-il d'un règlement de comptes, d'un acte terroriste d'essence antisémite? Une chose est sûre : M. Rebibo a été assassiné avec préméditation. Ce qui laisse supposer que ses assassins le connaissaient. En outre, la coïncidence d'un tel assassinat dont le Maroc n'a pas l'habitude avec l'anniversaire des attentats terroristes du 11 septembre n'a pas échappé aux enquêteurs qui n'écartent pour le moment aucune piste. Le défunt, natif de Casablanca en 1947, divorcé, a laissé deux filles derrière lui, âgées de 14 et 15 ans. Ceux qui connaissent le défunt décrivent plutôt un homme sans histoires et sans adversaire. Et qui n'a d'autre occupation que son travail et l'éducation de ses deux filles. Le meurtre de Albert Rebibo a, du coup, ravivé la peur suscitée par les attenats-kamikaze de Casablanca. Les services de sécurité sont en alerte maximale.