La ville d'Agadir a abrité lundi et mardi un symposium international sous le thème «Dessiner des écosystèmes agro-urbains résilients : urbanisme, architecture et agriculture au défi du changement climatique», en présence d'une trentaine de chercheurs d'horizons différents (Maroc, Liban, Tunisie, Suisse, Italie, France, Chili, Etats-Unis). Lancé à l'initiative du Centre habitat de l'école polytechnique fédérale de Lausanne en collaboration avec le Laboratoire Espaces nature et cultures de Sorbonne Université, et Salima Naji, bénéficiaire du Global Heritage Fund, le symposium est organisé par l'Université Ibn Zohr et l'Ecole d'architecture d'Agadir, en partenariat avec l'INAU de Rabat, l'Université Hassan II de Casablanca, le laboratoire ENEC de Sorbonne Université, la Faculté ENAC de l'EPFL et la HETS-HES SO, Université de Genève. D'après ses initiateurs, «le symposium se concentre sur la relation entre dynamiques urbaines et rurales, en situation de compétition dans l'usage des mêmes ressources, le sol, l'eau et l'énergie. La confrontation entre besoin de densité et sécurité alimentaire, l'abandon de structures agraires traditionnelles dans un contexte de recrudescence climatique, ou la pression sur la biodiversité dans des territoires soumis à des flux matériels et énergétique en croissance exponentielle, menacent les connexions vitales», organiques et sociétales. Toutefois, de ces contextes en mutation rapide émergent des potentiels de synergie qui risquent d'échapper aux descriptions trop segmentaires et spécialisés des territoires habités, et qui permettent d'envisager des trajectoires de réparation et de revitalisation ». Pour eux, le symposium entend contribuer à une appréhension systémique des situations socio-écologiques complexes qui se situent à l'interface entre urbain et rural, dans un horizon d'action et projets durables. Le renouvellement des descriptions et des analyses est fonctionnel au projet, entendu comme formulation d'une image partagée du futur, proposition d'un horizon de sens collectif qui articule avec justesse structures spatiales, dynamiques matérielles et modes de vie. Il s'inscrit dans la continuité de recherche débutée au Maroc en 2015 sur la question de l'urbanisation des oasis, l'économie circulaire et les technologies adaptées et appropriées qui ont été initiées par Marc Breviglieri et David Goeury en partenariat avec l'architecte Salima Naji. Il est suivi par un atelier doctoral du 11 au 13 septembre dans la province de Tata pour déployer des analyses scientifiques autour de la dynamique de restauration des greniers collectifs initiée par Mme Naji. Il sera par ailleurs prolongé en 2020 par un programme de recherche sur l'écoconstruction et l'agroécologie en milieu oasien amenant à mettre en perspective des expériences marocaines et tunisiennes.