Une invasion de l'Irak serait considérée par les Musulmans comme une déclaration de guerre. C'est la conclusion à laquelle ont abouti les diplomates des pays non-alignés, un mouvement qui représente plus de la moitié des nations de la planète. Une invasion de l'Irak serait considérée par les Musulmans comme une déclaration de guerre. C'est la conclusion à laquelle ont abouti les diplomates des pays non-alignés, un mouvement qui représente plus de la moitié des nations de la planète. Dans leur approche, les Non-alignés estiment que l'attaque planifiée contre Bagdad sera considérée comme anti musulmane plutôt qu'antiterroriste. Ils en voient pour preuve le fait que la Corée du Nord ait pu reconnaître qu'elle possède des armes de destruction massive sans être inquiétée pour autant par l'Administration Bush, en dehors de quelques surenchères verbales. Pas très loin de Kuala Lumpur, à Hanoï plus précisément, le président cubain Fidel Castro prédisait la chute inéluctable de l'empire américain tout comme les empires qui l'ont précédé. Au-delà de ces approches polémiques, l'Administration américaine pose un problème à l'humanité qui n'arrive pas à suivre le rythme qu'elle imprime au processus guerrier qu'elle inaugure en Irak, mais qui, apparemment, ne doit pas s'arrêter aux seules portes de Bagdad. Washington maintient le cap du conflit armé car, officiellement du moins, il s'est engagé dans une guerre internationale contre le terrorisme, au même titre que les Etats-Unis ont combattu le communisme durant la guerre froide, le but étant de «bâtir un monde plus sûr et meilleur où tous les peuples jouiront de plus grands débouchés et de la liberté», dixit George W. Bush. En fait, les visées américaines sont beaucoup plus vastes que cette ambition messianique de façade, qui consiste à s'arroger le rôle de sauveur du monde. Sinon pourquoi ne pas intégrer le peuple palestinien dans cette quête de justice et de liberté affichée aux Etats-Unis pour justifier la démarche vis-à-vis de Saddam Hussein et de son régime ? L'Administration américaine se désolidarise complètement des souffrances des Palestiniens qui continuent de subir plus de répressions de la part d'Ariel Sharon. Cet exemple illustre parfaitement les contradictions de l'Administration Bush avec ses objectifs déclarés de justice et de paix. De là découlent les doutes légitimes quant à leurs motivations réelles concernant la guerre programmée contre l'Irak, surtout que Bagdad n'a jamais constitué une base solide pour l'Internationale terroriste. Alors, à quoi ressemblerait le nouvel ordre international, si les Etats-Unis déclenchaient finalement une guerre meurtrière au mépris de l'opinion de la quasi-totalité des peuples de la terre ?