Iconoclaste, obsessionnel, profondément humain… tels sont les qualités humaines et artistiques de celui qui voulait être prêtre et qui s'est converti, pour la vie et pour la mort, dans le cinéma. «Je voulais seulement être prêtre », avoue-t-il. Il est l'un des réalisateurs les plus connus du grand public. Difficilement classable, avec une aversion totale contre Hollywood, Martin Scorsese n'en est pas moins, et depuis son chef-d'œuvre Taxi Driver, l'un des metteurs en scène américains les plus brillants de son époque. Né le 17 novembre 1942 à Flushing, Etat de New York, descendant d'immigrés siciliens, il passe son enfance à Little Italy, quartier modeste de Manhattan. Une enfance où la solitude était la dominante. Souffrant d'asthme, il se réfugie dans le rêve, la lecture et le cinéma. Adulte, il envisage sérieusement une carrière de prêtre et finit par rentrer au séminaire en 1956. mais homme de passions, son entichement pour une fille a sonné le glas de cette carrière. Le jeune martin décide de se consacrer entièrement au cinéma. Diplômé en études cinématographiques de l'Université de New-York, en 1964, mais il ne devient célèbre qu'en 1973 avec Mean Streets , oeuvre majeure qui fait de lui un ami fidèle de Robert De Niro et Harvey Keitel. Taxi Driver lui permet d'atteindre les sommets ( quatre nominations aux Oscars, une palme d'or à Cannes ). Scorsese n'y fait aucune concession, montre un New York brutal , un personnage paranoïaque et finalement baigne le tout dans le sang et une sorte de morale totalement anti-hollywoodienne. Il réalise ensuite, en 1979, Raging Bull, l'histoire du boxeur Jake LaMotta. On y retrouve l'ambiance de sa jeunesse à Little Italy, avec la mafia, les caïds et les soutanes. Un film qui vole vedette au non moins excellent Elephant Man du non moins brillant David Lynch, sorti la même année. Scorsese a subi au passage de sérieuses attaques, notamment sur le rôle de jeune prostituée tenu par Jodie Foster, dans Taxi Driver, le scandale causé par La Dernière Tentation du Christ, en 1978… des critiques auxquelles il répond : «un cinéma qui projette une vision idéale de la société ne peut qu'élargir le fossé entre les gens, pas le combler». After Hours, Les Affranchis, Casino, Kundun…et Gangs of new York. Autant de films qui témoignent de la grande maestria dont il a toujours fait preuve et de son grand humanisme.