Quatre prêtres des Iles Canaries se sont rendus en visite éclair à Laâyoune et rédigé un petit rapport plein de mensonges et de contrevérités. Les conséquences de cet acte qui utilise la religion à des fins politiques risquent d'être graves. Décidément, les séparatistes ne reculent devant rien pour semer la zizanie et ternir l'image du Maroc. Après les multiples associations, des coquilles vides pour la quasi-majorité d'entre elles, le Polisario (grâce aux fonds algériens) loue maintenant les services des hommes d'églises dans sa campagne de dénigrement contre le Maroc. C'est en fait une première dans les annales chrétiennes. Quatre prêtres de Las Palmas de Gran Canarias ont effectué un voyage à la ville de Laâyoune du 3 au 5 août courant. Tuyautés par l'Association canarienne de solidarité avec le peuple sahraoui, ces quatre hommes de foi se sont carrément convertis en espions de bas étage, troquant leurs habits de prêtres contre ceux de piètres informateurs. Cerise sur le gâteau : ils ont pondu un rapport d'une demi-douzaine de pages, aussi mensonger que farfelu. Ce fameux rapport a été distribué en plusieurs exemplaires dès leur retour à la presse locale, relayée par d'autres médias espagnols. Dans un style digne d'un polar de très mauvaise qualité, les quatre prêtres cisterciens (nous y reviendrons) racontent comment, dès leur descente de l'avion dans l'aéroport de Laâyoune, ils ont été poursuivis par une voiture de police banalisée qu'ils ont, bien évidemment, immédiatement repérée. En bons agents infiltrés en territoire ennemis, ils prenaient soin de prendre des photos de la ville de l'intérieur de leur voiture, comme si Laâyoune était un no man's land ou une cité interdite. Bref, leurs conclusions dénotent du volume de mauvaise foi que ces quatre prêtres sont capables de produire. Tout d'abord, ils affirment que Laâyoune connaît "un état de siège imposé par les militaires et la police marocaine qui, à leur tour, répriment et sèment la terreur auprès des populations sahraouies". Poursuivant leur bavardage, qui bizarrement semble séduire certains médias espagnols, nos quatre prêtres-détectives assurent que "la sensation d'une ville assiégée augmente dans l'après-midi, la présence des militaires est manifeste dans toute la cité, mais spécialement dans les quartiers habités majoritairement par les Sahraouis, auxquels sont interdits de tout rassemblement ou réunion pacifiques, réprimés par la force". Ils n'y vont pas de main morte. "Lors de nos différentes rencontres avec des activistes des droits de l'Homme, des anciens prisonniers politiques, des anciens disparus (ndlr: des revenants en quelque sorte), ainsi que d'autres victimes, nous avons senti que les Sahraouis ne se sentent pas en confiance dans les hôpitaux marocains de crainte d'être assassinés par des médecins à la solde du régime et encore moins dans la justice marocaine sauf s'il y a des observateurs étrangers". A elle seule, cette phrase jette un sérieux doute sur la véritable destination de ces quatre espions en herbe. Ils ont certainement fait escale dans un des multiples camps polisariens de Tindouf. Même la Minurso n'échappe pas à leurs mauvaises langues. "La Minurso est sévèrement critiquée par la population". Leurs agents sont, à en croire les quatre croisés, qualifiés "de touristes corrompus par les autorités marocaines". Avant de passer au véritable objectif, caché, de cette contribution ecclésiastique à la cause polisarienne, les prêtres des Iles Canaries ont lancé un appel urgent à l'opinion publique espagnole et à ses responsables politiques pour "venir en aide aux populations sahraouies qui agonisent, opprimées, torturées et affamées par les militaires et la police marocaine". De quoi dormir debout. En fait, les quatre hommes d'église n'ont pas raté l'occasion pour affirmer que les Sahraouis ne sont pas des islamistes, ils ne fréquentent pas les églises où prient les autres Marocains. En clair, les Sahraouis sont une race à part, dont la foi musulmane est faible. Notons à ce titre, que les quatre envoyés spéciaux de Mohamed Abdelaziz se trouvent être des membres très actifs de l'Ordre des Cisterciens créé il y a dix siècles environ et qui a joué un rôle militaire important lors de Reconquista. Depuis quelques années, l'Ordre a décidé de se tourner vers les continents où il n'était pas encore implanté. En Afrique noire et en Afrique du Nord. Justement, dans cette grande famille qu'est l'Ordre cistercien se trouve le monastère de Notre Dame de l'Atlas. A Midelt, au cœur du Maroc et au pied du Haut Atlas, ce monastère abrite une petite communauté de prêtres cisterciens. "Dans la tradition de l'hospitalité cistercienne, ils peuvent faire partager ce qu'ils vivent en ce pays berbère, que ce soit pour une simple visite ou pour des partages de vie de plus longue durée", peut-on lire dans la Charte du monastère. D'abord installée à Fès en bordure de la médina, mais un peu à l'étroit, la communauté Notre Dame de l'Atlas vient d'Algérie. Elle est aujourd'hui la seule communauté cistercienne du Maghreb et le seul monastère d'hommes dans toute l'Afrique du Nord. L'installation à Midelt a eu lieu en 2000. Il n'est donc pas étrange que les Cisterciens ibériques tentent aujourd'hui la "conquête spirituelle" de nos provinces du sud, anciennement colonisés par l'armée espagnole. Comme dit le proverbe : Garde-toi du courant d'air, du bouillon réchauffé et du moine défroqué.