Reprise du cycle violence-contre violence au lendemain de l'assassinat de neuf Palestiniens en Cisjordanie et à Gaza. Des militants associatifs européens et américains manifestent à Ramallah leur solidarité avec le peuple palestinien. L'offensive répressive de l'armée israélienne contre les populations palestiniennes est repartie de plus belle, après l'assassinat d'une fillette palestinienne par des tirs israéliens dans la Bande de Gaza : Hanane Abou Souleiman, 9 ans, a été atteinte d'une balle à la tête tirée par un soldat israélien, alors qu'elle se trouvait devant sa maison. Dans un communiqué publié par l'Autorité palestinienne, faisant référence aux assassinats perpétrés par Israël a appelé la communauté internationale à arrêter le bain de sang provoqué par Sharon et ses acolytes. L'Autorité palestinienne a d'autre part décidé de convoquer, à une date qui reste à fixer, le Conseil central de l'OLP pour discuter de la feuille de route» pour une solution politique au conflit avec Israël et du projet de Constitution palestinienne. Vendredi soir, quatre Israéliens, dont deux militaires, ont été tués et dix autres blessés, dont neuf militaires, dans l'attaque d'une colonie juive près de Hébron, en Cisjordanie. L'attaque a été revendiquée par le Jihad islamique dont le chef, Ramadan Challah, affirmait qu'il s'agissait d'un «message clair à l'ennemi sioniste, selon lequel il ne peut jouir de la sécurité tant qu'il commet des massacres, à l'instar de celui de jeudi contre le peuple palestinien». Il faisait bien entendue référence à l'assassinat de neuf Palestiniens en Cisjordanie et à Gaza par l'armée israélienne et à l'explosion d'une voiture piégée qui s'en est suivie vendredi au cœur de Jérusalem-Ouest, dans le quartier de la colonie russe, très encadré par l'armée et la police. Le ministre israélien de la Guerre, Shaoul Mofaz, a ordonné à ses sbires d'augmenter la pression», après l'assassinat des sept Palestiniens jeudi. Les unités israéliennes continuent de réprimer, arrêtant des dizaines de Palestiniens en Cisjordanie et à Gaza. Le ministre israélien incite son armée à «agir avec toute la force nécessaire contre les Palestiniens, où qu'ils se trouvent». Selon des sources proches de Sharon, cet accroissement de la répression est lié à l'offensive américaine programmée contre l'Irak. Pour l'Autorité palestinienne cependant, l'escalade de la violence israélienne sert des objectifs électoralistes du Likoud, parti de Sharon : «Le Premier ministre israélien, en enflammant la région avant le scrutin législatif du 28 janvier, veut renforcer l'audience de la droite », affirme-t-elle. De son côté, le ministre égyptien des Affaires étrangères accuse Israël de «torpiller» les efforts du Caire qui doit accueillir prochainement des discussions inter palestiniennes. «Au moment où les Palestiniens tentent, avec l'aide de l'Egypte, de parvenir à un accord pour calmer la situation, Israël alimente le cycle de la violence», a déclaré Ahmed Maher. Le chef spirituel du Hamas, cheikh Yassin, a promis de poursuivre «les opérations de martyrs jusqu'à la fin de l'occupation israélienne. Par ailleurs, Israël continue de détruire les maisons de militants palestiniens, alors qu'à Ramallah, des centaines de militants associatifs anti-globalisation ont manifesté leur solidarité avec le peuple palestinien et son Président Yasser Arafat. Ces militants originaires de 25 pays, dont une importante délégation venue de France et d'Italie, participaient au Forum social palestinien tenu en Cisjordanie. Onze parmi ces militants associatifs, qui devaient participer à ce Forum, ont été refoulés par Israël, car «il ne tolère pas l'entrée sur le territoire palestinien de personnes qui viennent pour manifester contre lui», a indiqué un porte-parole du ministère israélien de l'Intérieur.