La rue palestinienne a manifesté son soutien au président palestinien Yasser Arafat, assiégé depuis le 3 décembre 2001. Une situation que les Américains ne desapprouvent pas. Ils étaient plusieurs milliers de Palestiniens à manifester samedi à Beit Lahm et dans d'autres villes palestiniennes leur soutien au chef de l'Autorité palestinienne Yasser Arafat, assigné à résidence par Israël à Ramallah, où un Palestinien été abattu par l'armée israélienne. Dans les territoires, l'Autorité palestinienne a encouragé des manifestations de soutien au président Arafat, comme à Beit Lahm, au sud d'Al-Qods, où se sont rassemblés 8.000 à 10.000 hommes, femmes et enfants, brandissant des drapeaux palestiniens et scandant des slogans nationalistes. Ils étaient là pour dénoncer les actions israéliennes contre Arafat et les représailles contre le peuple palestinien. A Ghaza, un millier de manifestants ont défilé en signe de soutien à Arafat et se sont rassemblés devant la représentation de l'ONU dans la ville. Ils ont remis au représentant de l'ONU une lettre réclamant l'envoi d'observateurs internationaux -ce qu'Israël refuse - et la levée du siège imposé au président Arafat. A l'intérieur d'Israël, plusieurs centaines d'Arabes israéliens ont témoigné de leur solidarité avec les Palestiniens en manifestant contre la poursuite de l'occupation de la Cisjordanie et la bande de Ghaza. Et plus d'un millier de pacifistes israéliens ont d'autre part accusé le Premier ministre Ariel Sharon de «mener le pays vers la catastrophe », lors de deux sit-in, à Al-Qods et à Tel-Aviv. Le cycle attentats-représailles a repris après la mort, le 14 janvier, de Raïd Karmi, responsable à Tulkarem des Brigades des martyrs d'Al-Aqsa, milice proche du Fatah d'Arafat. Karmi a été tué dans l'explosion de sa voiture, attentat imputé aux Israéliens accusés de reprendre leur politique d' « élimination ciblée » des militants palestiniens. Samedi, les violences ont continué. Des soldats israéliens ont abattu un Palestinien qui passait près d'un poste de contrôle israélien dans un village de Cisjordanie. Par ailleurs, quelque 2.000 Palestiniens se sont rassemblés samedi devant le quartier général de Yasser Arafat à Ramallah, pour marquer leur soutien au président de l'Autorité palestinienne. Certains des manifestants ont été invités à le rencontrer. Et à cette occasion, il a critiqué les bombardements menés vendredi par l'aviation israélienne sur des installations de la sécurité palestinienne à Gaza et à Tulkarem (Cisjordanie), en représailles à l'attentat-suicide perpétré le matin même à Tel Aviv qui a fait 24 blessés dont deux graves. Les représailles israéliennes, qui ne se sont pas fait attendre, ont fait sept blessés. Les Israéliens « croient que les F-16 ayant frappé Tulkarem, Ghaza et Khan Younès peuvent secouer le peuple palestinien (...). Mais nous sommes le peuple le plus fort », a-t-il lancé aux manifestants. Il s'est une nouvelle fois dit prêt à donner sa vie pour son objectif, un Etat palestinien avec Jérusalem-Est pour capitale. « Mon Dieu, apportez-moi l'honneur d'être l'un des martyrs d'Al-Qods », a-t-il déclaré.