Les pertes en vies humaines et matérielles subies par le peuple palestinien, ces derniers jours, sont catastrophiques. Plans d'expulsions massives de Palestiniens vers le Liban, à la faveur d'une guerre américaine contre l'Irak. L'armée israélienne a assassiné un autre membre de la résistance palestinienne aux abords de Hébron, en Cisjordanie. L'assassinat de Mohamed Morré, constitue le dernier épisode en date d'un nouveau cycle de violences engagées par l'armée israélienne qui s'est soldé par 11 morts dans les rangs palestiniens et 4 chez les Israéliens. 15 Palestiniens avaient en outre été appréhendés en Cisjordanie et 9 dans la Bande de Gaza, où des blindés ont pénétré hier matin dans le camp de réfugiés de Rafah. Les Israéliens y ont détruit deux bâtiments occupés par des civils. Les Mouvements de libération palestiniens ont appelé à la vengeance contre les forces de répression israéliennes lors des funérailles d'un des chefs du Hamas et six de ses militants. Plus de 70.000 Palestiniens ont suivi à Gaza les obsèques de ces martyres. Parallèlement, les Brigades Azzedine al-Qassam ont appelé tous les militants palestiniens «à se mettre en état d'alerte et être prêt à se venger du crime», accusant Israël d'avoir assassiné de sang froid ses militants. En dépit de ce regain de violences, une délégation palestinienne et une délégation israélienne, de moindre rang, se trouvent à Londres pour discuter du processus de paix, en présence de représentants du Quartette (Etats-Unis, Union européenne, Russie et ONU). Les discussions devaient porter sur les reformes de l'Autorité palestinienne, l'aide au peuple palestinien et la «feuille de route» du Quartette, alors que les représentants d'Israël devaient participer uniquement à des discussions sur les questions économiques. Au niveau européen, les Quinze ont réclamé que la communauté internationale travaille à une solution du conflit israélo-palestinien à travers la dynamisation du processus de paix au Proche-Orient. «La terreur et la violence doivent cesser. Les activités de colonisation le doivent également», souligne la déclaration commune des Quinze, à l'issue du Conseil européen extraordinaire. Cette reprise diplomatique intervient alors que le Président de l'Autorité palestinienne, M. Yasser Arafat a annoncé la nomination prochaine d'un Premier ministre. À cet égard, le vice-président de l'Organisation de Libération de la Palestine, Mahmoud Abbas a déclaré qu'il étudiait sérieusement la possibilité d'occuper ce poste de Premier ministre. Je ne rejette pas l'idée sur le principe, mais le poste ne m'a pas encore été proposé», a-t-il expliqué avant d'ajouter : «J'envisage sérieusement la question et je réfléchirai bien avant d'accepter le poste, s'il m'est proposé». Ce sexagénaire est considéré comme l'un des plus probables prétendants au poste, comme un autre bras droit du président Yasser Arafat, M. Ahmed Koureïa, président du Conseil législatif palestinien. Le ministre des Finances, Salem Fayad, fait également partie des candidats au poste de Premier ministre palestinien. Les Israéliens le présentent même comme le candidat des Américains. M. Fayad est un technocrate qui a passé 20 ans au FMI. Depuis qu'il est ministre, il a fait de la lutte contre la corruption son cheval de bataille. «Beaucoup de ceux dont les noms ont été avancés sont capables d'assumer le poste. La nomination entre dans le cadre des plans des réformes de l'Autorité palestinienne. Je refuse tout consentement américain ou israélien sur l'identité du Premier ministre palestinien», a notamment déclaré Abous Abbas. Parallèlement, Ariel Sharon a eu des entretiens, tenus secrets, avec ce même ministre palestinien des Finances, Salam Fayad sur un cessez-le-feu. Ariel Sharon a d'autre part rencontré une deuxième fois le chef du parti Travailliste, Amram Mitzna qui défend la nécessité de reprendre les négociations de paix avec l'Autorité palestinienne et le retrait des territoires réoccupés. D'autres rencontres doivent être organisées entre les deux dirigeants. «Nous avons décidé qu'il y aurait une suite», a déclaré Mitzna. Sur le plan intérieur, le PIB d'Israël a encore baissé en 2002 ainsi que la consommation par habitant. Les experts prévoient un nouveau recul du PIB en 2003 ainsi qu'une poussée du chômage qui touche déjà plus de 10 % de la population active. L'année 2003 a déjà très mal commencé avec un montant record du déficit budgétaire pour le mois de janvier de près de 550 millions de dollars. L'économie israélienne et touchée de plein fouet par les retombées de l'Intifada. D'autre part, le ministre palestinien de l'Intérieur, Hani al-Hassan, a confirmé que les discussions inter palestiniennes, sur un éventuel cessez-le-feu, vont reprendre le 26 février au Caire. Douze Mouvements de Libération palestiniens se réunissent régulièrement ces derniers temps pour essayer d'arrêter une position commune face à la demande de l'Autorité palestinienne d'arrêter les opérations suicide en Israël. Enfin, le Liban a mis en garde Israël contre «les tentatives d'expulsion de Palestiniens» à travers sa frontière. «Israël se leurre s'il croit qu'à la faveur de la crise irakienne il pourra mettre en œuvre ses plans d'expulsion massive vers le Liban de Palestiniens des territoires occupés», affirme le ministre libanais de l'Intérieur.