Pour aboutir à ce bilan, le gouvernement développe déjà, selon son chef, la méthodologie de son action en agissant avec efficacité. La présentation, lundi soir à Rabat, du bilan des 120 jours du gouvernement El Othmani est une occasion pour s'arrêter sur les réalisations mais aussi pour s'exprimer sur la «cohésion» de sa majorité. Un point de vue partagé par les différents secrétaires généraux des partis qui composent celle-ci et présents à l'événement également marqué par la transmission de messages. Pas de déchéance du gouvernement Déjà, le timing de cette rencontre est, aux yeux de Saâd Eddine El Othmani, judicieux puisqu'elle coïncide avec la rentrée. «L'organisation de cet événement en présence des partis de la majorité et les membres de ses groupes parlementaires est un message politique clair dénotant une volonté commune de mettre l'intérêt du pays au-dessus de toute considération», précise le chef de gouvernement. Celui-ci ne manque pas, par l'occasion, de se féliciter non seulement de l'action du gouvernement mais aussi de celle des groupes de la majorité au Parlement, voire de l'opposition. «Les résultats réalisés aujourd'hui nous rassurent eu égard à ceux qui parient que les paradoxes prennent de l'ampleur au sein de la majorité. Ceux-ci seront déçus», martèle M. El Othmani. Dans ce sens, il fait allusion à la thèse de déchéance du gouvernement véhiculée par certains. Il évoque également les difficultés du contexte de formation du gouvernement qui s'arme, pour l'heure, de sa cohésion pour rattraper les retards au niveau de plusieurs chantiers. Cela ne veut nullement signifier, selon ses dires, qu'il n'existe pas de débat intense entre les membres de la majorité. Après quoi, le chef de gouvernement livre le bilan appelé «120 jours, 120 mesures» et dont il présente la méthode de travail. Cohésion de l'exécution des politiques publiques Avant de détailler les contours du bilan, M. El Othmani indique que cette présentation est désormais «une habitude» à l'instar de celle instaurée par certaines démocraties. Pour aboutir à ce bilan, le gouvernement développe déjà, selon son chef, la méthodologie de son action en agissant avec efficacité. «Nous avons accordé de l'importance à la convergence de l'action gouvernementale et la cohésion de l'exécution des politiques publiques», détaille M. El Othmani. D'où la création d'un comité interministériel présidé par le chef de gouvernement et rassemblant l'ensemble des membres de celui-ci. Il rappelle également les visites entreprises dans les régions par ses soins en compagnie de certains membres du gouvernement. A commencer par celle de Beni Mellal-Khénifra pour s'étaler à d'autres. «Un contrat-programme entre le gouvernement et les régions sera conclu pour être mis en œuvre dans les plus brefs délais. Chose qui appuiera davantage la régionalisation avancée», enchaîne-t-il. De telles démarches incitent à qualifier le bilan de son gouvernement de «positif» tout en le déclinant en axes principaux. Un bilan qui couvre six axes Il s'agit, d'abord, de l'administration qui fait l'objet de réforme. «Nous achèverons bientôt l'ensemble des décrets relatifs aux lois organiques», indique M. El Othmani. Dans ce sens, il fait notamment allusion à la légalisation. Le deuxième axe étant, ensuite, l'encouragement de l'investissement et le soutien aux entreprises à travers l'exemption des sociétés nouvellement créées de l'IS pour 5 ans. «Nous veillerons à faire de cet axe un levier important en vertu de la loi de Finances 2018», enchaîne-t-il. En troisième axe, M. El Othmani cite l'éducation prévue de faire l'objet d'une loi-cadre. «Nous avons augmenté à 70.000 le nombre des étudiants boursiers pour englober, pour la première fois, la formation professionnelle. Le tout moyennant un budget de 400 MDH», avance-t-il. A leur tour, la santé et l'emploi font partie intégrante de ce bilan. Le premier secteur bénéficie du programme national 2017-2020. Quant au deuxième, il fait déjà l'objet d'une stratégie mise à jour depuis le début de l'action du gouvernement. In fine, la protection sociale et la justice spatiale ne sont pas en reste puisque le programme de réduction des disparités territoriales et sociales dans le milieu rural est, entre autres, adopté dès cette année. Ce que pensent les autres membres de la majorité Intervenant après M. El Othmani, Aziz Akhannouch, président du RNI, précise que le gouvernement œuvre avec «sérieux et cohésion». «Nous sommes fiers de collaborer avec le chef de gouvernement. Il est rapide dans la prise de décision», enchaîne M. Akhannouch. Selon ses dires, les réunions de la majorité se déroulent dans une bonne ambiance. «Ce n'est que le début !», poursuit-il. A son tour, Mohand Laenser, secrétaire général du Mouvement populaire, indique que cette majorité est «réussie». Il établit également des comparaisons sous d'autres mandats en rappelant que «chacun travaillait dans son coin». Pour sa part, celui de l'USFP, Driss Lachgar, précise : «Nous assumerons la responsabilité entière aux côtés des autres partenaires». Il saisit l'occasion pour aborder un sujet qui semble lui être cher. «Le dialogue social ne s'est pas encore hissé à nos attentes», ajoute-t-il. De même, Mohamed Sajid s'exprime sur sa joie de la cohésion de la majorité. Quant à Abdelouahed Souhail, membre du PPS, qui représente Mohamed Nabil Benabdellah en deuil suite au décès de sa mère, il estime que 120 jours n'est pas une durée qui reflète mieux la vie d'un gouvernement. «Nous sommes censés accélérer la cadence», enchaîne-t-il.