Le Chef du gouvernement, Abdelilah Benkirane, est attendu lundi prochain (14 mai) à la Chambre des représentants, lors de son PREMIER passage mensuel pour répondre aux questions de politique générale tel que prévu par la Constitution du 1er juillet 2011. C'est une Première au Maroc, car jamais auparavant, un Premier ministre ne s'est déplacé à l'hémicycle dans le cadre de la mise en œuvre d'une telle disposition constitutionnelle. Les préparatifs vont bon train pour la réussite de cet événement «historique», indique-t-on de source parlementaire. Plusieurs rencontres préparatoires sont programmées pour cette semaine dont une réunion des chefs des groupes parlementaires à la Chambre des représentants avec le bureau de la Chambre pour discuter des modalités d'organisation, afin de rendre cette séance du 14 mai «plus captivante» et «plus intéressante» pour que les citoyens puissent y trouver leur compte et une réponse à leurs questionnements quotidiens. La séance devra en effet représenter une occasion idoine pour les députés de la majorité comme de l'opposition d'interpeller directement le chef de l'Exécutif sur des sujets brulants de l'actualité nationale, celles qui préoccupent le plus l'opinion publique nationale dont les carrières de sables, les agréments de transport, l'économie de rente sous toutes ses formes, le bilan des 100 premiers jours de l'action gouvernementale, la cohésion et les divergences au sein de la majorité gouvernementale, les sorties médiatiques contradictoires parfois de membres du gouvernement, les cahiers des charges des médias audiovisuelles publics, le code de la presse, l'impact éventuel de l'adoption tardive de la loi de finances 2012 sur l'économie nationale et la gestion des entreprises, le débat autour du projet du TGV, le projet de loi organique sur la grève, les progrès réalisés dans le cadre du dialogue social, les droits de l'homme au Maroc, le mariage des mineures… Autant d'axes pertinents qui ne peuvent que donner à cette séance historique de la Chambre des Représentants toute sa saveur et sa particularité en tant que Première dans le cadre de la mise en œuvre de l'article 100 de la nouvelle Constitution. Selon cet article, «les réponses aux questions de politique générale sont données par le Chef du Gouvernement. Une séance par mois est réservée à ces questions et les réponses y afférentes sont présentées devant la Chambre concernée dans les trente jours suivant la date de leur transmission au chef du gouvernement». Le même article prévoit qu'»une séance par semaine est réservée dans chaque Chambre par priorité aux questions des membres de celle-ci et aux réponses du gouvernement. Le gouvernement doit donner sa réponse dans les vingt jours suivant la date à laquelle il a été saisi de la question». Outre ce passage mensuel à la chambre des représentants, le chef du gouvernement est tenu, selon les dispositions de la nouvelle Constitution, de «présenter devant le Parlement un bilan d'étape de l'action gouvernementale, à son initiative ou à la demande du tiers des membres de la Chambre des Représentants ou de la majorité des membres de la Chambre des Conseillers. Une séance annuelle est réservée par le Parlement à la discussion et à l'évaluation des politiques publiques». Et c'est d'ailleurs dans le cadre de cette disposition constitutionnelle, que ces prédécesseurs Abderrahmane El Youssoufi, Driss Jettou et Abbas El Fassi, s'étaient présenté devant le parlement pour exposer le bilan de l'action gouvernementale et non pas dans le cadre du passage mensuel, prévu par l'article 100 de la Constitution. Lors de la présentation de la déclaration gouvernementale au Parlement le 19 janvier dernier, le chef du gouvernement s'était d'ailleurs engagé à faire de ce passage mensuel une tradition, destinée à démocratiser l'information et à rendre l'action du gouvernement plus transparente. Le passage du chef du gouvernement ne pouvait pas avoir lieu auparavant, sachant que les réponses aux questions orales ne sont programmées que lors des sessions ordinaires du parlement. La session parlementaire close en janvier dernier avait été en effet consacrée à l'adoption de la déclaration gouvernementale et à l'investiture de l'actuel gouvernement. Quant à la session extraordinaire, elle n'a été convoquée que pour examiner le projet de loi de finances. Et c'est la première fois, que toutes les conditions requises par la Constitution pour le passage du chef du gouvernement sont réunies, note-t-on de source parlementaire.