Le bouquet numérique TPS est de retour dans les foyers marocains après une période de coupure brutale. L'accès aux images magiques venues d'ailleurs n'est, cependant, pas encore à la portée de tous. Décryptage. Le sevrage n'aura été que de courte durée. La télécommande a repris de service vendredi dernier. Le nouveau code de cryptage a été brisé et la ruée sur Derb Ghallef, à Casablanca, a mobilisé les Marocains en masse. La nouvelle a fait l'effet d'une traînée de poudre. Les affaires reprennent. «Le retour du Jedi» n'est qu'un film de série B, ou pire, un vulgaire bide devant «Le retour du TPS» ! En effet, le bouquet TPS, qui fait office de bol d'air, est de retour sur les écrans marocains. Une nouvelle qui a mis fin à plusieurs jours de suspense, mais surtout de frustration, aussi bien pour les téléspectateurs que pour les bidouilleurs éparpillés un peu partout dans le pays. Le manque à gagner était grave. Du coup, dès que les prouesses techniques ont eu raison de ce véritable rideau de fer, après une opération anti-piratage d'envergure initiée par le groupe TPS, l'animation a repris de plus belle dans les magasins spécialisés dans l'informel audiovisuel. Tout le monde en voulait. Mais tout le monde ne pouvait pas l'avoir. Délivrance chez les uns, désillusion chez les autres. «Que nous-ont ils encore sorti, ces méphistophéliques TP-éssisens ?», s'indignent, en masse, les fanatiques du zappage dont l'affranchissement n'est pas pour aujourd'hui. La complication réside, en fait, dans le mode de décryptage et, subitement, les zappeurs invétérés durent se confronter à de nouveaux termes purement techniques et farouchement vicieux. Des vocables comme «Pentacrypt», «Matrix» et bien d'autres termes, issus d'un jargon que seul les néo-pirates maîtrisent, a fait son apparition. La soumission est la seule et unique posture à adopter, pour nous autres «incultes», devant la tyrannie exercée par ceux qui détiennent le secret du pouvoir TPS-ique. En somme, le mode «Magic» propre à certains récepteurs numériques est bon pour la poubelle. À la rigueur, une opération de flashage, moyennant entre 70 et 120 DH, permettrait de renouer avec le bouquet AB Sat et les chaînes françaises, gracieusement offerte par le récepteur analogique. Ce bon vieux analogique qui, tout à coup, ne pige plus rien devant les convoitises qu'on lui voue de nouveau, après l'avoir délaissé telle une vieille chaussette. Mais AB Sat, aux côtés des chaînes françaises, n'est pas à même d'assouvir notre désir monstrueux de téléphages endurcis. Pourtant, certains étaient tout contents et procédaient à la mise à jour de leurs cartes hautement compromettantes sous d'autres cieux. Ces veinards-là ont la chance de posséder des récepteurs marqués du sceau «Gold». L'or, comme label, a toujours eu de l'estime. Actuellement, seules trois marques de récepteurs sont capables de donner au petit écran sa gloire d'antan, permettant ainsi la réception de tout, mais absolument tout le bouquet TPS. L'hiver s'annonce chaud ! Compris entre 1200 et 1400 DH, les nouveaux récepteurs débarquent. Parallèlement, des rumeurs circulent sur une éventuelle implication des responsables de TPS dans la divulgation du nouveau code de cryptage. Ils ne seraient pas fous, certes, mais une telle entreprise favoriserait l'acquisition, en masse, des récepteurs dorés. Info ou intox, reste à établir. Mais comme il n'y a jamais de fumée sans feu… Une situation pareille dans le monde des jeux vidéos avait fait grand bruit. En lançant sa console de jeu «Playstation», Sony était confrontée au prix élevé des CD-rom qui dissuadaient plus d'un acheteur. Un beau jour, une puce électronique vit le jour et le prix des CD fit une chute vertigineuse, jusqu'à valoir 10 DH actuellement. On racontait que c'était Sony qui avait conçu la fameuse puce et en avait divulgué, en douce, les aspects techniques. Là aussi, chez Sony, on ne réfléchit pas à contre-sens et on n'est pas suicidaire. La vente des machines a été boostée de façon fabuleuse et Sony, ne produisant que rarement des jeux (CD), ce sont les producteurs (Squaresoft, Ubisoft, Capcom, …) qui ont eu pour leurs grades. Alors, sait-on jamais ?