Les génies du piratage de la Joutia de Derb Ghalef à Casablanca s'ingénient toujours à trouver la clé du décodage du nouveau système TPS. Mission difficile ou impossible ? Impossible de capter une des chaînes du réseau « TPS » codé auquel de nombreuses familles avaient accès grâce au système « viaccess » ou d'autres systèmes utilisés pour la réception des chaînes numériques. L'afflux massif des téléspectateurs de toutes les couches sociales en dit long sur cette sorte de crise provoquée subitement dans plusieurs foyers casablancais. Les visiteurs habitués à la recharge des cartes d'accès chez les «spécialistes» du piratage ne se comptent plus. Mais en vain. L'irritation des clients, est allée jusqu'à s'en prendre verbalement aux «pirates» !! Etant incapables de trouver l'astuce pour atteindre le nouveau code, les génies d'hier sont au cœur de la tourmente. Toutefois, il semble que des semi-solutions ont été trouvées. Mais cela dépend tout de même de la marque du récepteur. Ceux qui disposent d'un récepteur SAGEM ont toujours accès au TPS. Les propriétaires d'un récepteur ECHOSTAR peuvent retrouver le bouquet « AB Sat » et les chaînes françaises TF1, France 2 et FR 3 mais sans accès à LCI sauf pour les modèles Magic et Matrix. Ceci grâce à une simple opération de mise à jour appelée aussi «flashage» qui coûte de 40 à 150 dh. Les «spécialistes » de Derb Ghallef sont encore dans l'impossibilité de trouver la «formule» adéquate, mais ils ont l'air optimistes pour les prochains jours. Manœuvre commerciale ou promesse sérieuse? Toujours est-il que les gens y croient, tellement on les a habitués au pouvoir de décodage. Mais quelles sont les raisons de cette rupture-surprise ? La réponse est que l'entreprise propriétaire du réseau «TPS» aurait décidé de passer à la contre-attaque. Il est évident qu'en envoyant des signaux pour s'attaquer aux cartes, ils les rendraient inopérantes. Cependant il ne s'agit pas de toutes les cartes. Ne sont ciblées que les cartes qui relèvent de la piraterie et non incluses dans le contrat de location établi avec l'entreprise concernée. Il s'agirait - également - de bloquer les équipements loués à la société mais non actualisés depuis six mois et plus. D'autre part, nombreux sont les Marocains qui possèdent ces décodeurs importés de France et utilisés grâce à des cartes piratées. Ces décodeurs seraient bientôt totalement bloqués selon la société. En attendant, il ne reste plus pour les téléspectateurs que de se satisfaire du réseau «AB Sat» dont le code a été découvert par les pirates contrairement à celui de «Canal satellite» qui reste toujours hors d'atteinte. Ce qui ne signifie pas pour autant que les pirates ont déposé les armes. Ils continuent avec persévérance à fournir tous les efforts pour arriver dans les plus brefs délais à réussir l'opération de décodage du bouquet «TPS». Les hackers sont certes à pied d'œuvre pour trouver le code qui permettra aux pirates de visionner à nouveau les programmes tant prisés du bouquet. Ils s'activent frénétiquement, mais à terme certains pensent qu'ils finiront par déjouer le système de sécurité de l'opérateur. Internet est en effet une mine d'or pour les hackers, qui font exploser les visites des sites qui proposent ouvertement des services de décryptage. Des sites que TPS tente par ailleurs de faire fermer. Les « spécialistes » s'activent pour satisfaire les clients qui affluent pour se voir délivrer la clé du cryptage. Mais les efforts des pirates sont ralentis par la sur-connexion sur les sites de décodage et passent plus de temps qu'avant sur leurs opérations de décryptage. D'un autre côté, il faut signaler que cette crise a fait découvrir aux non-habitués de Derb Ghallef que ce ne sont pas seulement les pauvres qui recourent au piratage. Des personnalités de renom ont été vues à Derb Ghallef ou du moins leur numéro de téléphone qui apparaissent sur les portables des pirates, leur demandant la solution appropriée, alors qu'ils sont en mesure de faire un abonnement en bonne et due forme. Un propriétaire de boutique à Derb Ghallef a été littéralement harcelé par le frère d'un chef de parti politique qui n'a pas pu supporter la disparition de ses chaînes favorites.