Après une rupture brutale, les bouquets numériques envahissent de nouveau le paysage télévisuel marocain. Un retour inattendu qui a fait revenir le sourire dans les foyers marocains. L'encre coule encore et encore au sujet de la disparition subite des principaux bouquets numériques, parmi lesquels l'incontournable TPS. Mais cette fois-ci, c'est le retour desdits bouquets sur les écrans marocains qui intrigue. Et, décidément, ceux qui avaient depuis longtemps fait leur beurre sur cette manne ne savent plus de quoi il retourne. En effet, quelques jours de cela, sans avoir procédé à aucun bidouillage que ce soit sur le récepteur numérique et sans crier gare, les chaînes venues d'ailleurs sont, de nouveau, devenues captables grâce aux «vertus» de la piraterie. Du coup, les spéculations ont repris de plus belle et, surtout, ceux qui prétendaient décrypter tel ou tel algorithme, à Derb Ghallef, semblent avoir été dépassé, par les événements. Doublés, pourraient-ils se considérer. Car, en effet, le recours à leurs services de mise à jour de la carte piratée n'est plus d'aucune utilité. Il est à préciser, dans ce cadre, que ceux-ci, s'autoproclamant pirates accomplis, n'ont jamais été derrière la moindre opération de décryptage que ce soit. Ce qui semble relever de l'usurpation, car, contrairement à ce que l'on pourrait croire et à ce qu'affirmait, l'allure fière, un pseudo-pirate de la fameuse «joutia» à l'une des chaînes nationale, le gros ou plutôt la totalité du travail est fait sous d'autres cieux. Ce sont en fait des gens, maîtrisant «l'art» du cracking, qui brisent les codes de décryptage chaque fois que les responsables de TPS en modifient les paramètres. À cet effet, un expert du Chaos Compter Club Maroc (CCC), groupement d'expert en sécurité des systèmes d'information, précise que «Les codes sont préalablement décodés par des pirates en France qui les testent et les fournissent à toute la communauté des crackers. Jamais aucun Marocain n'a participé au forum dédié aux techniques de cracking. Les pirates du code TPS sont généralement de bons électroniciens capables de lire le code assembleur. La technique semble être rudimentaire mais tres délicate. Entre "reverse engineering" et traçage des signaux électroniques, ce ne sont pas les locataires de Derb Ghallef qui peuvent faire ça». Selon lui, la police française aurait effectué, récemment, une série de descentes chez les pirates, Français faut-il préciser, qui sont derrière les brisements des codes TPS. Plusieurs d'entre eux auraient été appréhendés, chose qui expliquerait le retard pris dans la livraison des nouveaux codes. «D'où cette subite disparition», commente-t-il, précisant que «TPS commence à comprendre l'origine du problème. Les prochains algorithmes prendront peut-être des mois pour être décryptés». Notre expert sait pertinemment de quoi il parle, puisque cela relève de son domaine. Seulement voilà. La soudaine réapparition des bouquets numériques aura pris de court plus d'un. Cette situation n'est pas sans rappeler celle qui avait prévalu avec les bouquets Canalsatellite. En effet, après des années de présence (piratée) sur les écrans marocains, Canalsatellite avait subitement disparu et aucune mise à jour pour le capter de nouveau n'était disponible. Près d'une semaine plus tard, les chaînes qui composent le bouquet en question étaient de retour… l'espace de deux ou trois jours avant de disparaître définitivement. Serait-ce là les prémices des derniers moments du bonheur TP-essien ? Une aubaine pour les Marocains si tel est le cas, comme le suggère l'expert de CCC, selon lequel cela aura le mérite de nous réconcilier avec la lecture. «C'est (la lecture) plus enrichissant que les télé-réalités quasi-pornographiques !», tient-il à préciser.