Le ministre français de l'Intérieur, Dominique de Villepin, est arrivé lundi à Fès pour une visite de travail au Maroc. Profil d'un ministre, né au Maroc, qui présente une double casquette : homme d'Etat et poète. Son premier déplacement à l'étranger en tant que ministre de l'Intérieur, Dominique de Villepin l'a réservé au Maroc. S'il fallait une preuve supplémentaire de l'attachement de ce natif de Rabat à notre pays, c'est bien celle-là. Arrivé hier à Fès, le ministre français de l'Intérieur, de la Sécurité intérieure et des Libertés locales restera au Royaume 48 heures. Durant cette visite de travail, il s'entretiendra avec son homologue marocain sur les sujets de coopération bilatérale. Notamment sur les questions de terrorisme, la circulation des personnes, le trafic de stupéfiants et la coopération administrative, indique un communiqué du Quai d'Orsay. «Dominique de Villepin sera également reçu en audience par sa Majesté le Roi Mohammed VI», ajoute le communiqué. Dominique de Villepin est né le 14 novembre 1953 à Rabat. Il a entamé sa carrière de diplomate en 1980, aussitôt après l'obtention d'un diplôme à l'Ecole nationale d'administration (ENA). Il est d'abord nommé secrétaire des Affaires étrangères, à la direction des Affaires africaines et malgaches et à la sous-direction d'Afrique centrale et orientale du ministère des Affaires étrangères. De 1984 à 1989, il a travaillé à l'ambassade de France aux Etats-Unis. D'abord comme premier secrétaire de l'ambassade et ensuite comme directeur du service de presse et d'information. En 1989, il a quitté les Etats-Unis pour devenir premier conseiller de l'ambassade de France à New Dehli, en Inde. Il y est resté jusqu'en juillet 1992, date de sa nomination comme directeur de cabinet du ministre des Affaires étrangères, Alain Juppé, dont il a été un fidèle collaborateur, avant de devenir un proche de Jacques Chirac. Un très proche, si l'on en juge par sa nomination en mai 1995 au poste de secrétaire général de la présidence de la République auprès de Jacques Chirac. Il s'impose ainsi comme le régent de la maison Chirac. A partir de là, le nom de Dominique de Villepin est sorti de la confidentialité. En 1997, il est présenté, sinon comme l'initiateur, du moins comme un acteur clé de la dissolution de l'Assemblée nationale par Jacques Chirac. Après la victoire des socialistes, il devient un des rouages essentiels de la cohabitation. En mai 2002, il est nommé ministre des Affaires étrangères. En contrepoint de son activité de diplomate, Dominique de Villepin écrit des poésies. Il est l'auteur de plusieurs recueils de poésie, dont «Parole d'exil» et «Le Droit d'aînesse». En 2001, il écrit «Les Cent jours ou l'esprit de sacrifice», livre unanimement salué par la critique. Grâce à cette épopée napoléonienne qui se déroule entre le retour de l'île d'Elbe et Waterloo, Dominique de Villepin s'impose dans la corporation des hommes de lettres. Il met d'ailleurs la même ardeur dans son activité de ministre et d'écrivain. Lors de sa visite au Maroc, en tant que ministre des Affaires étrangères, Dominique de Villepin avait animé, le 31 octobre 2002, une rencontre intitulée «Rêve des deux rives». La rencontre était organisée par la Maison de la poésie au Maroc qui a publié l'année dernière un ouvrage du poète-ministre, intitulé «Urgences de la poésie, suivi de choix de poèmes».