Huit cadavres de personnes assassinées ont été découverts, vendredi matin, sur une voie publique à Taroudant. Les enquêteurs cherchent à les identifier, tandis que plusieurs pistes sont citées pour identifier les auteurs de cet acte criminel. Huit cadavres, en état de décomposition très avancée, ont été retrouvés sur une voie publique à Taroudant. Ils ont été jetés dans une rue passante devant les locaux d'un mécanicien et d'une auto-école. La plupart des cadavres sont si bien décomposés qu'ils sont déjà au stade de tas d'ossements. Cinq d'entre eux, carrément des squelettes, ont été amoncelés à découvert dans un même endroit. Tandis qu'à 500 mètres de là, trois cadavres ont été mis dans des sacs en plastique. Ils sont en putréfaction et dégagent de mauvaises odeurs. Des parties tronquées, dont un buste sans tête et la partie inférieure comportant l'aine et les jambes, gardent jusqu'aux vêtements. Il n'a pas encore été possible de savoir si les deux moitiés appartiennent à une même personne. Mais déjà, les premières conclusions de l'enquête font froid au dos. Les huit cadavres appartiennent à des personnes, de sexe mâle et âgées de 14 à 18 ans, qui ont été assassinées. Des équipes de la gendarmerie royale, de la police judiciaire de Taroudant et de la police criminelle d'Agadir se sont saisies de l'affaire qui se révèle très complexe, selon une source proche du dossier. Les passants ont découvert les ossements et parties de corps en décomposition, très tôt le matin du 20 août à proximité de Bab Lkhmiss et Oued Ouaâr, à côté d'une terre fraîchement remuée. A-t-on cherché à les enterrer ? «C'est peu probable, parce que le ou les auteurs du crime auraient cherché un endroit plus discret, à moins que la panique ne leur ait fait perdre toute présence d'esprit », répond la source proche du dossier. En plus, les autorités de la ville de Taroudant n'ont pas enregistré «ces derniers temps» de plainte relative à des disparus. Ce qui peut privilégier la piste de cadavres transportés d'une autre région à Taroudant pour semer la confusion. Pour le moment, les enquêteurs tentent d'identifier au moins deux personnes parmi les cadavres retrouvés dans des sacs en plastique. Mais les hypothèses vont bon train. La piste la plus citée est celle de la sorcellerie. «Cette région est très connue pour des actes de sorcellerie impliquant des sacrifices d'adolescents. Le fait que les assassinats ne soient pas perpétrés en une seule fois pourrait privilégier cette piste». L'auteur des assassinats pourrait donc être un “fqih“. L'autre hypothèse retenue par les enquêteurs concerne un ou des «obsédés sexuels». Les enquêteurs préfèrent toutefois rester prudents. «Il ne faut pas se précipiter», déclare à ALM une source policière. Elle ajoute qu'il faut attendre les résultats de la police scientifique, l'identification des cadavres avant de déterminer les circonstances des disparitions.