L'enquête, relative aux huit cadavres jetés sur une voie publique à Taroudant, progresse. Les traces de ligatures découvertes sur l'une des victimes laissent penser qu'elle aurait subi des sévices avant sa mort. Du nouveau dans l'enquête sur les huit corps jetés sur une voie publique à Taroudant. Selon le professeur Saïd Louahlia, directeur de l'Institut médico-légal au CHU Ibn Rochd de Casablanca, l'âge des victimes a été déterminé avec précision. Deux d'entre elles sont âgées de 11 ans. L'âge de cinq autres se situe entre 13 et 14 ans. Et la victime la plus âgée a 15 ans. L'odontologie, études des dents, a permis, selon le Pr. Louahlia, de préciser l'âge des personnes assassinées. En plus, elle a révélé que l'une des victimes avait subi une extraction de molaire. Un détail très important pour les enquêteurs, en ce sens où ils peuvent retrouver le dentiste ou prothésiste qui a fait l'extraction. L'autre élément nouveau des investigations dans l'Institut médico-légal se rapporte à des traces de ligatures. «Une victime a été ligotée, les mains en arrière», affirme à ALM Saïd Louahlia. Cette information ne laisse aucun doute sur les sévices qu'elle a subis avant sa mort. En fait, elle oriente l'enquête vers la piste d'un ou de plusieurs sadiques qui torturent avant de tuer. A signaler que l'une des victimes avait les doigts coupés, tandis que d'autres ont été démembrées. Le résultat des tests par microscope permettra de savoir si les membres ont été arrachés avant ou après la mort des victimes. Mais d'emblée, les traces de ligatures privilégient la piste d'assassins-tortionnaires. Le résultat du test par ADN est également très attendu. Cinq familles, originaires de Taroudant et qui avaient déposé des plaintes au sujet d'enfants disparus, s'étaient rendues jeudi à Casablanca pour des prélèvements d'ADN qui seront comparés à ceux des corps retrouvés. A rappeler que huit cadavres, en état de décomposition très avancée, ont été retrouvés, le matin du vendredi 20 août, sur une voie publique à Taroudant. Ils ont été jetés dans une rue passante devant les locaux d'un mécanicien et d'une auto-école. La plupart des cadavres étaient si bien décomposés qu'ils étaient déjà au stade de tas d'ossements. Cinq d'entre eux, carrément des squelettes, ont été amoncelés à découvert dans un même endroit. Tandis qu'à 500 mètres de là, trois cadavres ont été mis dans des sacs en plastique. Ils dégageaient de mauvaises odeurs en raison de leur putréfaction. Des parties tronquées, dont un buste sans tête et la partie inférieure comportant l'aine et les jambes, figuraient parmi les membres enveloppés dans des sacs en plastique. Cette découverte constitue, selon de nombreux observateurs, une première dans les annales de la criminologie au Maroc. Les enquêteurs courent toujours après le ou les assassins. Plusieurs pistes sont à l'étude dont celle d'un tueur en série.