Les Etats-Unis ont annoncé, mercredi, leur reconnaissance du nouveau président malgache tandis que la France a prôné pour un dialogue politique entre les deux rivaux de l'île. Mercredi 26 juin. Journée doublement historique pour Marc Ravalomanana qui fêtait à la fois la fête nationale de Madagascar et sa reconnaissance officielle par les Etats-Unis. La nouvelle a été donnée le même jour par l'ambassade américaine d'Antananarivo, capitale de l'île. «A partir de maintenant, nous avons l'intention de nous adresser, pour les affaires d'Etat, au gouvernement du président Ravalomanana » a-t-on indiqué de source diplomatique. Une lettre du président George W. Bush devait même être remise au président réélu Ravalomanana dans l'après-midi, à la suite des cérémonies marquant la fête de l'Indépendance. Les Etats-Unis auraient notamment l'intention de dégeler les avoirs financiers de Madagascar, et devraient par là-même influencer le reste de la communauté internationale. Celle-ci a jusqu'à présent refusé de trancher entre Marc Ravalomanana et le président sortant Didier Ratsiraka, qui nie la victoire de son rival. Le même jour, le président français Jacques Chirac a cependant été plus prudent que son homologue américain et n'a à ce jour pas officiellement reconnu l'élection du président en place. Il a plutôt plaidé en faveur d'une «solution politique basée sur un dialogue constructif » pour sortir l'île d'une crise qui dure depuis six mois. « Dans l'épreuve difficile traversée depuis plusieurs mois par votre pays, je veux assurer chacune et chacun d'entre vous de la solidarité et de l'amitié de la France », a écrit M. Chirac au peuple malgache. Et le dirigeant français d'ajouter que la France suivra «les initiatives de l'OUA (Organisation pour l'unité africaine) afin que se dessine, à brève échéance, une solution de sortie de crise acceptable par tous». Il faut dire que la France a entretenu de nombreux liens avec le chef d'Etat sortant, au pouvoir pendant plus de vingt, et qu'elle a reçu à deux reprises ces derniers mois. Reste à savoir si le revirement de Washington aura un impact sur la mini-guerre que se livrent les deux camps depuis plusieurs semaines.