Officiellement reconnu par l'Allemagne et la France et en passe de reconquérir militairement l'île, le président Ravalomanana s'achemine vers une victoire sur tous les fronts. L'Allemagne a été le premier pays européen à entamer mardi un processus de coopération bilatérale avec le gouvernement de Marc Ravalomanana. Deux conventions ont ainsi été signées par l'ambassadeur d'Allemagne à Madagascar et le ministre des Affaires étrangères, Marcel Ranjeva, «l'une sur une remise de dette de 23 millions d'euros, l'autre sur une réduction et une consolidation de la dette extérieure de Madagascar». Cette initiative, qui implique de facto la reconnaissance officielle du nouveau président malgache, a été immédiatement suivie par Paris avec la visite du ministre français des Affaires étrangères mardi et mercredi. Dominique de Villepin est venu signer cinq conventions avec les nouvelles autorités de la grande île. « Le message de la France est un message de paix, de réconciliation et de solidarité avec le peuple malgache », a déclaré le ministre à son arrivée mardi soir, ajoutant que « Madagascar a été au cœur de nos préoccupations depuis ma prise de fonction ». La France a ainsi élaboré des accords de financement permettant la mise en œuvre de plusieurs projets d'aide et de coopération dans les domaines économiques et social. Devancée par Washington, premier bailleur de fonds de Madagascar à reconnaître officiellement le président Ravalomanana le 26 juin dernier, Paris s'est donc inclinée malgré les rapports qu'elle a longtemps entretenus avec le président sortant Didier Ratsiraka, resté 20 ans à la tête de l'île. Ce dernier est d'ailleurs très mal en point après la prise mardi soir d'Antsiranana, dans le nord, son avant-dernier bastion, par l'armée du président Marc Ravalomanana. Les positions des derniers partisans du président sortant rétrécissent chaque jour face à l'avancée de leurs adversaires. Pour éviter la déroute, l'amiral Ratsiraka a même lancé un nouvel appel au cessez-le-feu immédiat. Il est sans doute un peu trop tard même si l'Organisation de l'Unité Africaine (OUA) semble encore soutenir l'idée d'un référendum pour départager les deux rivaux.