L'armée du président Ravalomanana progressait toujours mardi vers la province du nord de Madagascar malgré l'appel au cessez-le-feu lancé la veille par son rival Ratsiraka. En position de force depuis la reconnaissance de son élection par les Etats-Unis, le nouveau président malgache Marc Ravalomanana s'est lancé dans la reconquête de l'île depuis plusieurs jours. Son objectif : la province d'Antsiranana, dans le nord, un des deux derniers bastions du président sortant Didier Ratsiraka. Ce dernier, toujours opposé à la victoire de son rival, n'a d'ailleurs pas abandonné le front militaire même s'il a réclamé une trêve lundi. Ses partisans ont installé mardi un nouveau barrage pour tenter de freiner la progression des troupes de Ravalomanana qui ont déjà pris le contrôle d'une position-clé, la colline d'Ambilomagodra, à moins de 100 km du grand port de Diego, capitale de la province. Car pour l'heure, côté Ravalomanana, entamer des pourparlers n'est pas à l'ordre du jour. « Si l'appel au cessez-le-feu de l'amiral (Ratsiraka) consiste à tenter de geler ses positions alors qu'il a quasiment perdu militairement, et s'il s'agit de faire en sorte que les militaires criminels échappent à la justice, la population nous en voudra de l'accepter» a commenté le général Behajaina. «Avant tout cessez-le-feu, M. Ratsiraka doit accepter de reconnaître formellement le pouvoir du président Ravalomanana, sans quoi le problème restera entier » a-t-il ajouté. Lundi, le président sortant avait lancé un appel au cessez-le-feu à son adversaire, et s'était déclaré prêt à l'affronter dans un référendum populaire. Didier Ratsiraka avait adressé un message «à tous les chefs d'Etat» pour demander à la communauté internationale de «garantir» la trêve, et d'organiser soit un deuxième tour de scrutin présidentiel, soit un référendum pour départager les deux candidats. Mais Marc Ravalomanana, qui contrôle déjà quatre des six provinces de la grande île, préfère aujourd'hui se concentrer sur ses efforts sur l'option militaire.