Algérie. Le chef d'état-major de l'armée algérienne affirme que le Maroc est étranger à toute aide «logistique ou financière aux terroristes» qui sévissent dans son pays. Mohamed Lamari plaide également en faveur de M. Bouteflika. Exit donc les accusations et autres soupçons que l'Algérie nourrit depuis des années à l'égard du Royaume. «Le Palais royal, le gouvernement et les institutions officielles marocaines n'ont ni armé ni apporté une quelconque aide logistique ou financière aux terroristes», affirme le général de corps d'armée Mohamed lamari, chef d'état-major de l'Armée nationale populaire (ANP) algérienne, qui affiche la disponibilité de son pays à améliorer ses relations avec son voisin de l'Ouest. Dans un entretien accordé au quotidien londonien «El Mouchahid Essyiassi», Mohamed Lamari a abordé des thèmes tels que la lutte antiterroriste et les rapports de l'armée avec la présidence. Dans ce cadre, il s'est évertué à défendre et à tresser des lauriers au président Abdelaziz Bouteflika, qui, selon lui, «incarne l'Etat algérien et le peuple tout entier et (qui) est digne de respect». Une manière de répondre à la fuite qui serait sortie des rangs même de l'armée et selon laquelle Abdelaziz Bouteflika aurait été «le moins mauvais de tous les candidats à l'élection présidentielle du 16 avril 1999». Lamari a souligné que «l'Algérie est un pays démocratique et républicain régi par une Constitution populaire qui définit les prérogatives et les responsabilités qui sont entre les mains du chef de l'Etat et du gouvernement». Désirant manifestement minimiser le rôle et le pouvoir de l'armée en Algérie, le chef d'état-major a, affirmé que la mission de l'ANP consiste en la «défense de la patrie, ni plus ni moins, et (que) nul n'a le droit d'évaluer le président Bouteflika excepté le peuple qui l'a élu». Evoquant la situation sécuritaire du pays, le général de corps d'armée Mohamed Lamari a affirmé que celle-ci «s'améliore de plus en plus», que «l'Algérie va bien » et qu'elle est dans la voie de «sortie de crise qui nous a été imposée ou qui a été amenée chez nous». Dans ce contexte, il a affirmé que «le nombre de terroristes a baissé aujourd'hui de 27.000 à 700 terroristes armés, grâce au courage des membres de l'ANP et des différents services de sécurité ainsi qu'au soutien et aux efforts des patriotes sincères». Il a souligné, en outre, que les terroristes restants sont «des groupes qui attaquent des citoyens désarmés et des voyageurs dans des régions isolées», réitérant «sa détermination à les éliminer et à les poursuivre partout, dans le respect des lois de la République». Il précisera à ce propos que «ces groupes n'ont plus la capacité de mener des attaques organisées ou la même liberté de mouvement qu'ils avaient au début de la crise», avant d'exprimer sa conviction que la fin de «ces groupes criminels est pour bientôt». A une question sur la lutte contre le terrorisme, le chef d'état-major de l'ANP relève «les hésitations de certains pays européens à fournir l'aide espérée par l'Algérie en matière de coopération, au moment où notre pays avait tant besoin d'équipements nécessaires à la lutte antiterroriste».Mais mieux encore, a-t-il dit, «nous avons été surpris par l'embargo imposé par différentes parties étrangères, qui ont prouvé par la suite qu'elles avaient un intérêt à ce que la crise persiste et que la violence se propage». A une question sur la libération de Ali Benhadj, un des leaders du Front Islamique du Salut (FIS, parti dissous), le général de corps d'armée a indiqué qu'«il existe une conviction profonde et des informations sûres que la libération de Ali Benhadj et de Abassi Madani les exposerait à un réel danger de la part des terroristes eux-mêmes». Il a évoqué à ce propos l'assassinat de Abdelakder Hachani. Sur son avenir propre, Mohamed a, par ailleurs, affirmé qu'il ne comptait pas devenir ministre de la Défense, souhaitant que ce poste soit occupé par un civil, « à l'instar de ce qui se passe dans les pays avancés »....