Le président algérien, Abdelaziz Bouteflika, a accepté la démission du général-major, Mohamed Lamari, de son poste de chef de l'état-major de l'Armée nationale populaire et de ministre de facto de la Défense. Le vent du changement a soufflé sur l'Algérie. L'homme fort de l'Armée nationale populaire, le général-major Mohamed Lamari, a démissionné de son poste de chef de l'état-major. Une démission qui vient d'être acceptée par le président de la république algérienne, Abdelaziz Bouteflika, qui renforce ainsi son pouvoir après le départ de Lamari. Selon des informations rapportées par la presse algérienne, le général-major Mohamed Lamari avait remis sa démission au président Bouteflika, début juillet en cours. Ce qui met fin à cinq ans de tension entre la présidence de la république et l'Etat-major de l'ANP. Les soupçons sur le départ du général Lamari avaient fait surface suite à l'absence du chef d'état-major, le général Mohamed Lamari, lors de la cérémonie de réception officielle de la ministre française de la Défense, Michèle Alliot-Marie à l'occasion de sa visite de travail à Alger les 16 et 17 du mois en cours. L'absence du général Lamari avait suscité les interrogations de la presse algérienne et internationale. Répondant aux questions des journalistes à propos de l'absence énigmatique du chef de l'état-major de l'armée algérienne, le ministre de l'Intérieur, Yazid Zerhouni, avait démenti les rumeurs concernant sa démission. Interrogé par les journalistes sur le même sujet, le ministre des Affaires étrangères, Abdelaziz Belkhadem, avait ignoré les questions qui lui ont été posées et avait refusé de commenter l'absence du général Lamari lors de la visite de la ministre française. Selon le journal algérien «Al Khabar», qui cite des sources concordantes, officiellement, Lamari était, depuis début juillet, en congé de maladie et devait suivre un traitement en Espagne. Il est à signaler que le général-major Mohamed Lamari s'était érigé comme l'homme fort de l'Etat algérien dirigé de facto par la coupole militaire dont il était le chef incontestable depuis sa nomination en 1993 au poste de chef de l'état-major de l'ANP. Depuis, il s'est distingué par la guerre sans répit qu'il a menée contre les groupuscules terroristes islamistes du GIA. Sa méthode, qui se distinguait par une répression sanguinaire, a été critiquée par toutes les organisations internationales de défense des droits de l'Homme pour les violations multiples et systématiques des droits humains fondamentaux. "Si Abassi Madani et Ali Benhadj étaient libérés, je serais le premier à tirer sur eux", avait-il déclaré à la presse algérienne en 1990. à ce propos, certains ONG parlent de plusieurs dizaines de milliers de personnes portées disparues et qui auraient été séquestrées par les services de la sécurité militaire durant son mandat. Sous sa direction, l'armée a pu réduire le nombre de terroristes du GIA de 27.000 hommes au début des années 90 à 700 seulement en 2002. Enfin, il faut signaler que la démission du général Lamari et la reprise en main de l'armée par le président de la république Abdelaziz Bouteflika peut donner lieu à un éventuel assouplissemnt de la position algérienne sur la question du Sahara marocain puisque l'ex-chef de l'état-major de l'ANP était l'un des dirigeants algériens les plus hostiles à notre intégrité territoriale.