ALM : Quelles sont les perspectives du secteur de l'édition ? Abdelkader Retnani : Elles sont fort intéressantes de par l'aide de la tutelle. Parallèlement, il y a un sursaut de certains écrivains en herbe qui commencent à expédier leurs manuscrits aux éditeurs qui peuvent les sélectionner pour pouvoir les présenter à cette aide. Celle-ci étant allouée deux fois par an par le ministère de la culture qui tient deux séances (en février et avril). Vous êtes à la tête de l'Union il y a un peu plus d'un mois. Quelles sont vos priorités ? Il y a un problème essentiel à solutionner qui est la création de nouvelles librairies parce qu'il n'y en a pas dans certaines villes. Casablanca elle-même avait, en 1984, 65 librairies et en 2014 elle n'en a plus que 15. Elles sont devenues des cafés ou des magasins parce que le métier de libraire est un peu dur et difficile comme il ne donne pas satisfaction sur le plan financier pour ceux qui investissent. D'autant plus qu'il faut qu'on développe ce secteur parce que c'est le dernier maillon de la chaîne du livre. C'est un maillon essentiel et vital. Parallèlement, nous allons essayer de travailler davantage dans l'Union avec les ministères de la culture et de l'éducation nationale. Comme nous allons rencontrer le président de la commission de la culture au Parlement pour sensibiliser ces instances qui sont nécessaires au développement de la culture dans notre pays. Aussi, il est essentiel qu'on puisse rentrer dans les universités et les écoles. Pour ce faire, il n'y a qu'une seule solution, c'est la création de bibliothèques pour que les enfants du primaire et secondaire puissent avoir un contact direct avec le livre et des auteurs marocains. C'est une vision réaliste qui va aller de l'avant et c'est dans ce sens-là que je vais travailler. Vos projets pour l'Union ? J'ai plusieurs chantiers en tête pour 2015. Je veux créer un lobby gouvernemental à partir du Parlement pour qu'il puisse soutenir le livre. D'ailleurs, les relations que je désire renforcer avec mon ami Rachid Belmokhtar c'est pour qu'on puisse intégrer d'autres jeunes auteurs marocains de littérature dans l'enseignement du primaire et secondaire. C'est une lourde tâche, quand même on va essayer de convaincre les responsables. En fait j'ai plusieurs chantiers pour cette année mais il faut un peu plus de temps.