Les principaux éditeurs marocains se réuniront à la mi-septembre avec le ministre de la Culture. Les professionnels du livre entendent débattre, à cette occasion, des obstacles qui entravent le fonctionnement de leur secteur. Mettre fin au solde durant le Salon international de l'édition et du livre, créer de nouvelles librairies, inclure des livres d'écrivains marocains dans le programme scolaire. Tels sont les principaux points qui figurent à l'ordre du jour de la réunion prévue au mois courant entre un groupe d'éditeurs marocains et le ministre de la Culture, Mohamed Achaâri. A rappeler que ces points avaient été soulevés lors de deux rencontres précédentes, - journées de réflexion-, qui se sont déroulées au mois de juillet dernier. Une rencontre récapitulative devra ainsi se tenir à la mi-septembre pour mettre au point les diverses résolutions et accords que le ministère de la Culture s'engage à appliquer. Pour ce faire, il a été prévu de créer de commun accord plusieurs commissions. «Il y aura, entre autres, une commission chargée de la promotion du livre ; une seconde, de la distribution et une troisième, de la promotion et réglementation de la profession », explique Mounia Nejjar, responsable de la Direction du livre relevant du ministère de la Culture. Il s'agit de commissions sectorielles. Chacune devra se pencher sur un thème précis, étudier ses failles et y apporter des solutions. Parmi les éditeurs ayant participé à ces journées d'études, on peut citer Eddif, Dar Taqafa, Marsam, La porte, Afrique-Orient, Le Fennec, ainsi que le Centre culturel arabe. Selon Abdelkader Retnani, président de l'Association des éditeurs marocains, également patron des éditions Eddif, « les réunions ont été très bénéfiques et elles étaient une occasion pour discuter des principales revendications des éditeurs marocains ». Durant ces réunions, la question litigieuse de l'aide publique à l'édition n'a pourtant pas été soulevée. « Nous n'avons développé que les axes et les sujets qui nous intéressent et qu'on a jugés urgents », précise M. Retnani. Les axes les plus saillants de ces réunions concernent en outre l'événement annuel, le Salon du livre, la formation des libraires, la création de nouvelles librairies, ainsi que les taxes et la réglementation juridique. En ce qui concerne le Salon du livre, les éditeurs ont dénoncé la pratique des soldes. « Ce salon doit être une occasion de dévoiler les toutes dernières nouveautés dans le secteur de l'édition et non pas de présenter des livres vieux de 10, 15 ans », déclare Abdelkader Retnani. Selon lui, l'objectif de ce salon est d'intéresser les jeunes. Il serait donc nécessaire de donner la priorité aux nouvelles parutions. Reste, la formation des libraires. Une grande faille dans le fonctionnement du dispositif livresque au Maroc, compte tenu de la crise de ce secteur. Très peu osent s'aventurer pour ouvrir une librairie. A preuve, le Maroc compte en tout et pour tout quinze libraires « dignes de ce nom », selon Abdelkader Retnani. Les autres librairies qui ne répondent pas aux critères sont qualifiés de «points de vente». Aussi, toute création de nouvelle librairie devrait être suivie d'un abattement fiscal. Les éditeurs et les libraires souhaitent qu'une librairie ne paie pas d'impôts pendant les cinq premières années. « C'est juste le temps pour qu'une librairie puisse se faire connaître », ajoute notre interlocuteur. Dans le volet de la réglementation judiciaire, les éditeurs demandent que les films servant de couverture des livres soient exonérés de TVA. « Ce n'est pas normal que les négatifs servant à la confection de la couverture du livre soient surtaxés, tout en sachant que le livre lui est exempt de taxe », déclare Leïla Chaouni, directrice des éditions Le Fennec et membre de la Commission chargée de communication et des salons du livre à l'étranger. Ce sont là quelques revendications des professionnels de l'édition. La réunion attendue avec le ministre de tutelle verra-t-elle leur aboutissement?