ALM : A-t-il été difficile pour vous d'incarner un rôle dans une culture différente de la vôtre? Marion Cotillard : Forcément, en essayant de s'approprier le temps d'un film une culture différente de la nôtre, on rencontre quelques complexités mais l'exercice reste profondément enrichissant. Pouvoir plonger dans une autre culture et donc dans une autre manière de penser et de voir les choses, c'est toujours difficile dans la mesure où l'on cherche à se vêtir de son personnage avec perfection. Pour vous dire, apprendre mon texte en polonais m'a pris trois mois de travail acharné mais, en fin de compte cela reste une expérience qui m'a beaucoup apportée. Vous avez été membre du Jury de cette dernière édition du Festival international du film de Marrakech. Comment évaluez-vous le cinéma national? Je dois dire que partout où on a l'occasion de faire des films et de faire découvrir le cinéma et ses passions à une population qui n'a pas forcément facilement accès à cet art, il faut le faire et en être fier. Il est très important de continuer à donner et à encourager la production artistique. Vous êtes la plus internationale des Français, vous avez reçu plusieurs prix dont un Oscar et un César.. Ne pensez-vous pas vivre une expérience dans le cinéma arabe? J'ai eu la chance jusqu'à présent de découvrir plusieurs cultures à travers mes films. Cela me passionne et j'aime l'exploration donc pourquoi pas s'approcher du cinéma arabe. Quel a été le grand tournant de votre vie d'actrice? C'est sans doute le film pour lequel j'ai eu l'Oscar, «La Môme». Il y a eu plusieurs tournants mais celui-là en particulier m'a ouvert plusieurs portes notamment à l'international. Ce film a changé ma vie d'actrice. Quel message aimeriez-vous adresser aux jeunes qui vous suivent depuis le Maroc? Allez voir des films, beaucoup de films et envahissez les salles de cinéma. Faites du cinéma si vous le pouvez et exprimez-vous de cette manière là, c'est une belle manière de raconter des choses.