ALM : Où en êtes-vous dans votre projet de mise en place d'un indice des prix de l'immobilier ? Mohamed Lahlou : je tiens tout d'abord à préciser qu'à l'Association marocaine des agences immobilières (AMAI) nous nous penchons encore sur l'établissement d'un indice des prix de l'immobilier résidentiel et ce, dans un premier temps, uniquement sur Casablanca. Pour les années à venir, nous pourrons étendre notre indice sur l'ensemble du territoire national. Dans cet indice, nous travaillons uniquement sur l'ancien et on ne touche pas aux projets immobiliers neufs. A l'AMAI, on a dit qu'il était temps d'avoir un indice clair des prix immobiliers comme c'est le cas ailleurs. Une sorte de carte du prix au m² à travers les différents quartiers de Casablanca. Notre indice des prix de l'immobilier résidentiel sera prêt en ce mois de juin. Le fisc et la FNPI sont aussi en train de préparer un indice des prix immobiliers. Avec celui de Bank Al-Maghrib, on aura donc trois indices au Maroc. Lequel est le plus proche de la réalité du marché ? De prime abord, l'indice des prix des actifs immobiliers (IPAI), établi par Bank Al-Maghrib et l'Agence nationale de la conservation foncière, du cadastre et de la cartographie, donne une tendance générale des prix à travers le pays sans mentionner le prix du m². A l'AMAI, nous souhaitons aujourd'hui, et c'est d'ailleurs la meilleure solution, établir un indice collégial avec la DGI et la FNPI. Toujours dans cette logique de transparence, nous souhaitons aussi que la FNPI pense à un indice de construction. Pour pouvoir estimer un bien, dans les règles du métier, il faut tout clarifier. Il y va de l'intérêt de la profession, du secteur et du consommateur final. Vous êtes en train de travailler sur l'indice de Casablanca. Quelle est la tendance des prix actuellement ? Pour Casablanca, et toujours dans l'ancien, nous prévoyons à l'AMAI un déblocage. Vous savez, il y a une nouvelle zone urbaine qui commence à se développer dans la périphérie de la métropole. Il s'agit de Bouskoura où de magnifiques projets sont en train de sortir de terre. Pour certaines unités, la livraison est en cours. Nous allons donc apercevoir une dynamique dans l'immobilier de deuxième main avec tous ces ménages résidant à Gautier, Racine, Palmiers, Val Fleuri… qui vont déménager à Bouskoura après avoir vendu, à prix raisonnable, leur bien. Je rappelle, à ce titre, que la durée d'occupation du logement principal donnant lieu à l'exonération de la TPI lors de la revente a été ramenée à 6 ans au lieu de 8 ans auparavant. Avec ces biens immobiliers enfin libres, je pense que le cadre moyen pourra acheter. Par la suite, nous allons assister à un autre phénomène. Une fois que les prix des appartements baissent, les taux d'intérêt bancaires augmentent. Grosso modo, nous prévoyons une tendance à la baisse des prix immobiliers à Casablanca pour la deuxième main. Quelles sont vos perspectives pour le neuf ? Au niveau de Casablanca, nous nous attendons à une stagnation des prix de l'immobilier neuf. Il y a même des promoteurs immobiliers qui ont revu à la baisse leurs prix car tout simplement, la demande se fait désirer face à des offres exorbitantes. Que faites-vous pour règlementer la profession de l'agent immobilier ? Effectivement, c'est une profession qui n'est pas réglementée. Il est temps de penser à un cadre juridique précisant les droits et les devoirs de chaque acteur. A l'AMAI, nous avons d'ores et déjà une charte de déontologie avec 9 axes. Entre autres, il y a un article sur la rémunération. Ainsi, toute transaction immobilière est soumise à la signature d'un mandat non exclusif ou exclusif préalablement écrit et stipulant les conditions de la mission et la rémunération associée. Il y a aussi le respect du libre choix du client ; parce que le client doit choisir librement un professionnel immobilier, le membre de l'AMAI s'interdit d'entreprendre toute démarche restrictive d'une libre, saine et loyale concurrence. Par ailleurs, et en cas d'un éventuel litige avec un membre de l'AMAI, le client peut adresser une réclamation au bureau de l'AMAI qui sera traitée dans le bref délai. Et tout membre de l'AMAI qui ne respecterait pas les dispositions de ce code est susceptible de faire l'objet de sanctions disciplinaires.