Annoncé depuis un bon moment, l'IPAI (Indice des prix des actifs immobiliers) vient enfin de voir le jour. Plus d'un an de gestation aura été nécessaire à l'élaboration de cet indicateur. L'anecdote ? la FNPI (Fédération nationale des promoteurs immobiliers) avait lancé un appel d'offres l'année dernière pour l'élaboration d'un baromètre du secteur immobilier. Le jour de l'ouverture des plis, la Fédération apprend que Bank Al-Maghrib (BAM) préparait l'IPAI en concertation avec l'ANCFCC (Agence nationale de la conservation foncière, du cadastre et de la cartographie). Et finalement, après plusieurs rencontres avec la Banque centrale, la FNPI avait décidé de mettre le projet de baromètre en stand-by. «L'IPAI représente un sous-ensemble du baromètre que nous voulions mettre en place. Maintenant que BAM a sorti son indicateur, cela va nous permettre d'améliorer le nôtre», commente Mohamed Koutbi, DG de la FNPI. En tout cas, les chiffres fournis par la première mouture de l'indice, et qui portent sur la tendance globale du marché au cours du quatrième trimestre 2009, sont en train d'être décortiqués par la profession. «Une expertise des prix est en cours, de même qu'une réunion avec 20 parlementaires de la commission fiscale doit se tenir aujourd'hui», souligne un promoteur. Mais celui-ci préfère ne pas s'avancer plus loin dans le commentaire de l'IPAI, étant donné que celui-ci est encore tout frais. Quant à l'indice proprement dit, nombre de professionnels s'accordent sur son utilité, étant donné le flou qui entoure le marché de l'immobilier. «Nous pensons qu'il va essentiellement servir pour les banques, les compagnies d'assurances, et les institutionnels en général, pour se renseigner sur l'évolution du marché», souligne-t-on chez un promoteur coté de la place. Un indice sur les loyers serait le bienvenu Cependant, pour ce qui est de l'utilité de l'indice pour les particuliers, elle reste encore à démontrer, vu sa technicité. «Mais tout indice reste bon à prendre pour corriger l'asymétrie du marché». Certains professionnels préconisent même la mise en place d'un baromètre des loyers, à l'instar de celui existant en France. Ce qui permettrait également de renseigner sur la santé d'autres secteurs. «A titre d'exemple, un indicateur sur les loyers de l'immobilier de bureau peut donner une idée sur l'évolution de la création d'entreprises», souligne un professionnel. L'indice nouveau-né répondra à une périodicité trimestrielle. Il est à rappeler qu'il porte seulement sur les prix de vente sur le marché secondaire, en se basant sur les statistiques de l'année 2006. S'agissant de la première publication de l'indice qui rend compte des prix du quatrième trimestre 2009, on y constate notamment que les prix ont reculé de 0,5% comparativement à la même période de 2008. Néanmoins, si l'on tient compte des statistiques du troisième trimestre 2009, on s'aperçoit dès lors que les prix globaux évalués durant la période d'analyse sont en progression de 1,5%. Les appartements enregistrent la hausse la plus marquée d'un trimestre à l'autre, et qui s'établit à 2,4%. Les prix des maisons n'ont par contre augmenté que de 0,3%, tandis que le segment villas connaissait un recul de 4,2% de ses prix.