Encore une fois, il a fallu juste les précipitations pluviales d'une journée et demie pour que la commune d'Agadir se transforme en si peu de temps en véritable déluge frappant toutes les zones fébriles, en particulier Tikiouine, Bensergao... Certes, aussitôt que les premières fortes pluies diluviennes frappèrent la cité et ses banlieues et bien avant même, le comité de veille fut déployé sur les lieux les plus touchés par les inondations et entreprit les mesures conséquentes d'accompagnement nécessaires, notamment le sauvetages des naufragés, la mise en fonction des moyens techniques et la mobilisation de tous les services concernés(les services de l'Autorité, la protection civile, la RAMSA, les services de l'ordre, la commune urbaine, l'équipement...), l'établissement d'un plan d'action d'intervention rapide… Cependant, il y a lieu de constater, une fois n'est pas coutume, que les eaux des flux et apports charriés par les oueds sillonnant la ville , en dépit de leur rareté( «heureusement» d'ailleurs), submergent plusieurs artères et zones urbanistiques. En effet, les pluies torrentielles déversées dans les montagnes à cause des difficultés au niveau de leur écoulement pourraient engendrer des dégâts matériels et des perturbations à la circulation… Ces fortes précipitations qui n'ont pas, néanmoins, atteint le stade des crues, ont semé un grand désagrément aux passants et surtout aux conducteurs qui ont vu leurs véhicules s'enliser dans les marécages et les flots déroutants, particulièrement dans les habituels points noirs des zones précitées. Certains attendent des heures et des heures pour se libérer de cet entonnoir. Plusieurs écoles, plus spécialement à Tikiouine sont submergées d'eaux et entravent les accès d'entrée. Il faut dire que toute la ville se trouve, depuis longtemps, à la merci de deux grands oueds qui menacent continuellement toutes les constructions en aval. On dit toujours que, tôt ou tard, le fleuve retourne à son lit. C'est le cas de le redire avec amertume dès que les pluies, si infimes soient-elle, font irruption dans la capitale du Souss rebaptisée sur les débouchés des oueds en hibernation. Mais pour combien de temps ? personne ne peut l'affirmer, ce qui est sûr, c'est que les crues, une fois arrivées, feront très mal, à un moment où les regrets ne serviront plus à rien. Il est bien évident que les dégâts importants ne sont pas dus aux anomalies du réseau d'assainissement. Toutefois, on ne doit pas perdre de vue les dangers que courent la ville à cause des oueds qui traversent son aire urbaine. Cette situation devrait alerter les responsables, il y a belle lurette, pour endiguer ces périls angoissants. On croit savoir, dans ce sens, qu'il est prévu la construction de deux barrages collinaires sur les oueds Al ghazoua et Lahouar, au titre d'un programme de lutte contre les inondations et dont les travaux de réalisation sont prévus il y a des lustres, en vain. Espérons bien que ce ne sera pas pour longtemps encore un de ces bluffs dont on a maintenant l'habitude. Il est vraiment inacceptable d'hypothéquer l'avenir d'une ville appelée à s'ériger en pôle touristique de premier plan, avec des aléas tels que les inondations. Pis encore, plusieurs quartiers, en particulier, Najah, Charaf, Hay Mohammedi, les amicales, sans parler des constructions anarchiques aux piémonts…se trouvent perpétuellement en danger d'une éventuelle crue cyclique. Il est pareillement condamnable de constater non sans indignation et révolte les flux gigantesques qui vont mourir dans la plage d'Agadir, l'une des plus belles du monde, après avoir arraché et emporté sur son passage toutes les sortes de déchets nuisibles à l'environnement aquatique. Les dernières précipitations qui sont abattues sur la cité et ses environs interpellent sérieusement, car la situation est fortement problématique.