Encore une fois, il a fallu juste les précipitations pluviales d¹une journée et demie pour qu¹Agadir frôle une nouvelle catastrophe. Les innondations menaçaient en effet plus d¹une zone de la ville. Certes, aussitôt que les fortes pluies diluviennes frappèrent la cité et ses banlieues, le comité de gestion des crises fut déployé sur les lieux les plus touchés par les inondations et entreprit les mesures conséquentes d¹accompagnement nécessaires, notamment le relogement des personnes sinistrées à Dar Arraha d¹Agadir, le sauvetages et le désengagement des «naufragés», la mise en fonction des moyens techniques et la mobilisation de tous les services concernés (sapeurs pompiers, RAMSA, police, Commune urbaine, services de l¹Equipement), en plus de la mise en place d¹un plan d¹action et d¹intervention rapideŠ Cependant, il y a lieu de constater, une fois n¹est pas coutume, que les eaux charriés par les oueds sillonnant la ville, en dépit de leur rareté («heureusement» d¹ailleurs), submergèrent plusieurs artères et zones urbanistiques. Les pluies torrentielles tombées sur les zones montagneuses, et à cause des difficultés au niveau de leur écoulement, ont engendré des dégâts matériels et des perturbations de la circulation. Le bilan officiellement rendu public se passe de tout commentaire : 5 personnes ont péri à oued Tamait (affluent de oued Souss) à la commune rurale de Drarga, 30 baraques inondées au bidonville de Day Day à Anza et 5 autres à TassilaŠ Ces fortes précipitations qui n¹ont pas, néanmoins, atteint le stade de fortes crues, ont semé un grand désagrément aux passants et surtout aux conducteurs qui ont vu leurs véhicules s¹enliser dans la boue. Certains ont même attendu des heures et des heures pour se libérer de cet entonnoir désastreux. Du côté de la route nationale menant à Marrakech, des milliers de bouteilles en plastique et autres objets encombraient la voie marécageuse depuis la décharge publique qui avait, dans le temps, suscité des palabres sur son emplacement mitoyen des cours d¹eau en amont. Il faut dire que toute la ville se trouve, depuis longtemps, à la merci de deux grands oueds qui menacent continuellement toutes les constructions en aval. On dit toujours que, tôt ou tard, le fleuve retourne à son lit. C¹est le cas de le redire avec amertume dès que les pluies, si infimes soient-elles, s¹abattent sur la capitale du Souss rebatie sur les débouchés des oueds en hibernation. Mais pour combien de temps ? Personne ne peut l¹affirmer, mais, ce qui est sûr, c¹est que les crues, une fois arrivées, feront très mal, à un moment où les regrets ne serviront plus à rien. Il est bien évident que les dégâts importants ne sont pas dus aux anomalies du réseau d¹assainissement. Toutefois, on ne doit pas perdre de vue les dangers qu¹encourt la ville à cause des oueds qui traversent son aire urbaine. Cette situation devrait alerter les responsables, il y a belle lurette, pour endiguer cette catastrophe angoissante. On croit savoir, dans ce sens, qu¹il est prévu la construction de deux barrages collinaires sur les oueds Al Ghazoua et Lahouar, au titre d¹un programme de lutte contre les inondations et dont les travaux de réalisation seront lancés au cours de l¹année 2008. Espérons bien que ce ne sera pas là un de ces bluffs dont on a maintenant l¹habitude. Il est vraiment inacceptable d¹hypothéquer l¹avenir d¹une ville appelée à s¹ériger en pôle touristique de premier plan, avec des aléas tels que les inondations. Pis encore, plusieurs quartiers, en particulier, Najah, Charaf, Hay Mohammedi, les amicales, sans parler des constructions anarchiques aux piémontsŠ se trouvent perpétuellement en danger d¹une éventuelle crue cyclique. Il est pareillement condamnable de constater, non sans indignation et révolte, les flux gigantesques qui vont mourir dans la plage d¹Agadir, l¹une des plus belles du monde, après avoir arraché et emporté sur son passage toutes les sortes de déchets nuisibles à l¹environnement aquatique. Les dernières précipitations qui se sont abattues sur la cité et ses environs interpellent sérieusement toutes les autorités de la ville, car la situation est fortement problématique.