Verstappen 25, Leclerc 0: l'opération est parfaite pour Max Verstappen, qui s'envole en tête du championnat du monde de Formule 1 après sa victoire au Grand Prix de France dimanche, où son rival a abandonné après un accident. Comme un air de 2021, Verstappen a devancé Lewis Hamilton (Mercedes) sur le circuit du Castellet. Cette fois cependant, le Britannique n'avait pas les armes pour lutter contre la puissante Red Bull. Cette saison, seule Ferrari réussit à rivaliser en performance avec les Red Bull. Quand ses pilotes finissent les courses… Avant cette 12e manche sur 22, Leclerc avait 38 points de moins que Verstappen et restait sur une victoire en Autriche. Il repart de France avec 63 unités de retard. Un gouffre. Le Monégasque était pourtant en bonne voie pour enchaîner dans le sud-est français, après avoir dominé les qualifications sur les terres qui l'ont vu apprendre à rouler en karting. Très bien parti, Leclerc menait sereinement la course, certes sous la pression du Néerlandais. Mais dans la 18e boucle du circuit Paul Ricard, il a perdu le contrôle, sortant en tête à queue de la piste et finissant dans les pneumatiques de sécurité à faible vitesse. Semblant à chaud, en communication radio, mettre en cause sa monoplace, le pilote a ensuite mis en avant une erreur de pilotage: « c'est une erreur de ma part (…), j'en paie le prix fort ». « Si au bout du championnat il me manque une trentaine de points, je saurais que c'est de ma faute. Je dois reprendre le dessus si je veux être champion du monde », a-t-il déclaré. Débarrassé de son principal rival, Verstappen a pu prendre les devants: « j'ai progressivement pu accroître mon avance, on avait un très bon rythme et j'ai pu gérer les pneus jusqu'au bout », a-t-il résumé. Jamais il n'a été menacé sur la route de sa deuxième victoire d'affilée en France. Sa septième de la saison, déjà. Et la 27e de sa carrière, à 24 ans seulement. Avec 63 points d'avance, il file seul sur le boulevard de son 2e titre, même s'il estime avoir encore « une marge de progression » et appelle Red Bull à « améliorer le rythme en qualification ». Notamment la semaine prochaine à Budapest où « Ferrari va être très rapide », prédit-il. Comme l'an passé, il a devancé Hamilton. Mais pour le Britannique, cette 2e place a en 2022 une autre signification. Le septuple champion du monde de 37 ans n'a pas encore remporté de course après 12 manches, une première dans sa carrière en F1 entamée en 2007, la faute à une Mercedes pas au niveau des meilleures. Mais, parti comme un missile pour doubler au départ Sergio Pérez (Red Bull), le 6e du championnat confirme qu'il est en forme avec un 4e podium d'affilée. Pour son 300e Grand Prix en F1, il s'offre sa meilleure place cette saison et un 187e podium, bien sûr un record. Et son équipier George Russell a offert à Mercedes un premier double podium cette saison, doublant Pérez en toute fin de course. « C'est mon 300e GP (…), je suis heureux d'en être arrivé là, mais je me sens encore frais et j'ai encore l'impression d'avoir beaucoup de carburant dans le réservoir », a souri Hamilton. Derrière, Carlos Sainz (Ferrari), parti 19e en raison d'un changement de moteur au-delà du quota de trois autorisé par saison, a pu remonter à la 5e place. Il est toujours 4e du championnat avec un point d'avance sur Russell. Devant « leurs » tribunes pleines avec 70.000 spectateurs (200.000 sur le week-end, un record) malgré la canicule, les Français Esteban Ocon (Alpine) et Pierre Gasly (AlphaTauri) ont fini 8e et 12e. Avec son autre pilote Fernando Alonso 6e, l'écurie française Alpine prend la 4e place des constructeurs devant McLaren mais loin derrière Red Bull, Ferrari et Mercedes. Cette édition était la dernière du contrat débuté en 2018 entre la F1 et le GP de France, qui revenait alors au calendrier après dix ans d'absence. En 2023, la France, comme la Belgique ou Monaco, qui n'ont pas non plus encore renouvelé, pourraient disparaître du programme ou se voir proposer une rotation.