Grand Prix du Brésil de Formule 1 Ne jamais abandonner »: Lewis Hamilton (Mercedes) a délivré une leçon de résilience et de pilotage pour remporter le Grand Prix du Brésil de Formule 1 dimanche et réduire son retard au championnat sur Max Verstappen (Red Bull). Le Néerlandais, deuxième dimanche, n'a plus que 14 points d'avance au championnat, contre 19 avant ce week-end et 21 au terme de la course sprint samedi. Le Finlandais Valtteri Bottas (Mercedes) complète le podium du jour. Pour Hamilton, c'est le premier succès depuis le GP de Russie fin septembre, il y a un mois et demi. Et c'est peu dire qu'il a dû jouer des coudes pour aller le chercher, porté par un public brésilien acquis à sa cause ! Le plus rapide lors des qualifications vendredi, alors que Red Bull était donnée favorite, le septuple champion du monde a vu ses chronos annulés pour cause de voiture non réglementaire. La faute à un DRS (le volet monté sur l'aileron arrière qui s'ouvre pour gagner en vitesse de pointe) abîmé et qui s'écartait un peu trop. Vingtième, du coup, sur la grille de la course sprint qualificative, il est remonté jusqu'à la cinquième place finale, synonyme en théorie de cinquième position au départ du GP. Mais une nouvelle pénalité de cinq places pour changement de moteur l'attendait dimanche… Cela ne l'a pas empêché de remonter jusqu'à la deuxième place derrière Verstappen, leader après avoir pris le meilleur sur le poleman Bottas au départ, dès le 19e tour sur 71. Puis de doubler le Néerlandais à la régulière, au 59e tour, à sa troisième tentative. « J'ai juste attaqué autant que j'ai pu. Avec vingt puis cinq places de pénalité, ça a été mon week-end le plus compliqué », résume Sir Lewis, après avoir repris en tout 25 positions sur deux jours (quinze samedi en 24 tours, dix dimanche en 59). « Et en termes de pilotage, c'est peut-être mon meilleur. » « En arrivant ici, je ne pensais pas que nous pourrions réduire autant l'écart. Et les obstacles n'ont pas arrêté de se mettre en travers de notre chemin ! Mais il ne faut jamais abandonner, c'est comme ça que j'ai abordé ce week-end », raconte-t-il. Comme un dernier pied de nez du destin (ou des autorités de leur sport, dirait probablement son patron Toto Wolff, très remonté contre le traitement par les commissaires de course de son pilote comparé à celui de Verstappen, qu'il estime plus clément), Hamilton a été condamné après le GP à verser 5.000 euros d'amende pour avoir défait son harnais de sécurité pendant son tour d'honneur. La lutte de haute volée pour le titre (le huitième pour le Britannique de 36 ans — un record — ou le premier pour le Néerlandais de 24 ans ?) se poursuivra au Qatar la semaine prochaine, pour la dernière d'une série de trois manches en trois semaines. En terre inconnue, la F1 n'ayant jamais roulé sur le circuit de Losail. « On a toujours un bon avantage », estime Verstappen, « convaincu de (pouvoir) rebondir » après un week-end de « limitation des dégâts ». « Bien sûr, j'aime gagner, mais être deuxième en défendant comme je l'ai fait est aussi satisfaisant », affirme-t-il. « On a fait tout ce qu'on a pu. La bataille était belle mais on manquait tout simplement un peu de rythme. » Cela devrait s'arranger, pense le Néerlandais, car le nouveau moteur d'Hamilton va vieillir. « C'est comme ça depuis le début de l'année, une fois devant, une fois derrière. Il peut encore se passer beaucoup de choses », termine-t-il. Le Mexicain Sergio Pérez (Red Bull) échoue au pied du podium et, faute de mieux, prive Hamilton du point du meilleur tour. Le Monégasque Charles Leclerc (Ferrari) ferme le Top 5. L'Espagnol Carlos Sainz Jr (Ferrari), les Français Pierre Gasly (AlphaTauri) et Esteban Ocon (Alpine), l'Espagnol Fernando Alonso (Alpine) et le Britannique Lando Norris (McLaren) entrent également dans les points. Le GP du Brésil, annulé l'an dernier à cause de la pandémie de Covid-19, était le troisième et dernier en 2021 à proposer un nouveau format avec qualifications le vendredi, course sprint qualificative le samedi et GP le dimanche. Six « sprints » devraient figurer parmi les 23 courses de la saison prochaine.