Karim Ben Amar L'Institut du Monde Arabe, dans le cadre de son festival Arabfolies qui se tiendra à Paris du 17 octobre au 3 novembre 2020, célébrera la Aïta, art populaire marocain ancestral qui remonte au XIIIème Siècle. Lors de ce festival, un hommage devait être rendu à l'illustre Bouchaïb El Bidaoui, grand maitre de la Aïta Marsaouia. Programmée à la base le 22 octobre prochain, dans le cadre des Jeudi de l'IMA, cette rencontre devait être animée par Hassan Najmi, poète, écrivain et chercheur, Driss El Yazami, président du Conseil de la communauté marocaine à l'étranger (CCME), avec la participation de Khalid Bouaazzaoui, virtuose et pilier de la mythique troupe Ouled Bouaazzaoui, considéré comme le digne héritier de Bouchaïb El Bidaoui et de l'éminent violoniste le «maréchal Quibbou». Mais pour cause d'impossibilité de rendez-vous de visa, l'événement est reporté au jeudi 10 juin, d'après Khalid Bouaazzaoui, invité phare de cet événement culturel haut en couleur. Détails. Ce n'est donc que partie remise. L'hommage à Bouchaïb El Bidaoui programmé par l'Institut du Monde Arabe dans le cadre des Jeudi de l'IMA aura bien lieu. Prévu le 22 octobre, l'évènement est reporté au jeudi 10 juin. La pandémie liée au nouveau coronavirus covid-19 n'est pas la cause du report de cet hommage. L'invité vedette de cet évènement Khalid Bouaazzaoui a été dans l'incapacité d'obtenir un rendez-vous de visa. A cet effet, le virtuose a déclaré à l'équipe d'Al Bayane qu' «il était impossible d'obtenir un rendez-vous pour le dépôt des papiers nécessaires pour l'obtention du visa, malgré les interventions de l'IMA, il n'y avait aucun créneau possible». Et d'ajouter «c'est pour cette raison que l'hommage au sheikh Bouchaïb El Bidaoui a été reporté». «Ce n'est pas la première fois que nous allons nous produire à l'IMA. Ouled Bouaazzaoui s'y sont produits à trois ou quatre reprises. D'ailleurs, nos enregistrements sont dans les archives de l'Institut, mais un hommage à notre maitre incontesté au même titre que le « maréchal Quibbou» a un goût assez particulier, c'est un véritable honneur», affirme-t-il. Hassan Najmi, auteur de plus d'une vingtaine de textes (essais, romans et poésies), dont le chant de la Aïta, la poésie orale et la musique traditionnelle au Maroc, a déclaré à son tour qu' «il est impossible de participer à un tel évènement sans la présence des «Shioukh». Ceci est surtout une question d'éthique. C'est leur spécialité, leur art. Bien que spécialiste de la question, je ne peux me permettre de parler de cet art en l'absence des artistes». « Ce sont les artistes et musiciens qui ont véritablement la connaissance de cet art. Sans la présence de Khalid Bouaazzaoui, l'évènement n'aura pas le même impact. Rendre hommage à Bouchaïb El Bidaoui et au «maréchal Quibbou» est très valorisant pour l'art de la Aïta, mais sans le digne héritier, l'évènement perd de sa splendeur. C'est pour cette raison que l'hommage est reporté au jeudi 10 juin», conclut-il. A travers l'hommage rendu à Bouchaïb El Bidaoui et au «maréchal Quibbou» c'est l'art de la Aïta qui est valorisé. Il est donc judicieux de rappeler l'apport Ô combien enrichissant des pionnières comme Seikha L'Ghalia d'Oued Zem, Fatna Bent l'Houcine, Seikha L'Khaouda et bien d'autres, qui ne sont plus de ce monde. Quant à l'art qu'elles ont su transmettre, il rayonne plus que jamais au Maroc mais aussi en dehors.