La soirée du vendredi 19 septembre programmée à l'espace «Les Amis» à Salé, avait été marquée par la présentation du poète Hassan Nejmi, à travers le témoignage d'un mordu du vers, Mourad Al Kadiri auteur lui-même de «Ghazil Lebnet» (Tissage de jeunes filles) traduit en espagnol par Fransesco Mosso. La note de présentation a mis en exergue la longue et fructueuse expérience de Hassan Nejmi en tant que journaliste responsable de la rubrique culture au journal «Al Ittihad Al Ichtiraki». Il a également parlé du dernier recueil du poète «Petite vie» traduit par Azzedine Hamrouch auteur lui-même d'un ouvrage sur la poésie de Hassan Nejmi intitulé «Tajalli Al Aïn» (Manifestation de l'œil), une lecture critique de la poésie de ce dernier. La soirée du vendredi 19 septembre a également mis l'accent sur Hassan Nejmi en tant que chroniqueur politique, académicien et chercheur ayant présenté une thèse de Doctorat sur « L'art de la Aïta » qui comporte «El Hasbaouia», «Azzaaria» ; «Al Haouzia», «Al Jablia», «Gharbaouia», «Al Marsaouia» et «Al Mallalia». Si Hassan Nejmi s'est intéressé de près à cet art, c'est pour mettre en valeur et surtout transcrire le trésor musical qui honore le patrimoine culturel oral de tout un pays. En effet la force de l'art de l'Aïta s'inspire de la vie sociale de l'homme marocain, reposant sur l'amour, le plaisir de vivre, la beauté et la nature. Rappelons que Hassan Nejmi, dans «Etude de la poésie orale et de la musique traditionnelle à partir de Aïta», définit l'Aïta comme un art poétique et musical qui possède ses propres spécificités. La soirée du vendredi 19 a connu la participation de Majid Bekkas, mais s'est surtout distinguée par la présence de l'émir de la Aïta, Khalid Bouazzaoui, qui a tenu à rendre hommage à Hassan Nejmi en interprétant la célèbre chanson «Kharboucha» qui rapporte l'histoire d'une femme des années 50 ayant pu et osé dire non aux abus du «Caïd», nommé et imposé par le colonisateur. Elle a aussi dénoncé l'injustice malgré toutes les tortures et les agressions qu'elle a subies. Cette soirée a donc été une belle occasion pour conter l'histoire de «Kharboucha» en présence de Hassan Nejmi, le «défenseur» en quelque sorte de la chanson populaire et plus précisément la Aïta. Rappelons que Khalid Bouazzaoui fait partie des membres fondateurs de l'ensemble Oulad Bouazzaoui considéré comme l'un des groupes de musique populaire marocaine les plus célèbres spécialisés dans l'art de la Aïta. En soliste, Khalid a émerveillé et séduit les nombreux invités, amoureux du chant et de la musique populaires, grâce à la surprenante maîtrise de son violon ainsi qu'à sa voix chaleureuse à la tessiture moyennement grave redonnant vie aux vers racontant l'histoire d'amour et le défi de «Kharboucha». Rappelant que les activités culturelles du mois sacré du Ramadan à l'espace «Les Amis» seront clôturées par la soirée du jeudi 25 septembre 2008, le comédien et acteur de mérite, le natif de Khouribga, Mohamed Bastaoui, celui que le public marocain a apprécié dans des productions telles que : «Jnan El Karma», «Adieu forain», de Daoud Oulad Syad, «Mille mois» de Faouzi Bensaïdi, «Woujaâ Trab» de Chafik Sehimi. Rendez-vous à l'espace «Les Amis», sis lotissement Habous, hors Bab Sebta N°30-Salé.