Les performances économiques du Maroc sont restées «bonnes» en 2009, malgré la mauvaise conjoncture économique internationale, souligne le rapport sur les «Perspectives économiques en Afrique 2010». «L'instabilité des marchés financiers, la flambée du prix du pétrole et l'essoufflement des grands partenaires commerciaux du Royaume ont d'abord fait redouter le pire. Pourtant les fondamentaux sont restés stables, témoignant d'une meilleure résistance face aux chocs externes», estiment les auteurs de ce rapport lancé lundi, au siège de la Commission économique pour l'Afrique (CEA) à Addis-Abeba. Le document souligne que «la croissance du produit intérieur brut (PIB) s'est élevée à 5 % en 2009, soutenue par une campagne agricole exceptionnelle, une demande interne vigoureuse et des mesures de soutien à l'économie», ajoutant que ces dernières ont été en mises place pour «contrecarrer les effets de la crise, ressentis dès le deuxième trimestre 2008». Selon le document, grâce à la rigueur budgétaire de ces dernières années, «le cadre fiscal est devenu plus incitatif et les dépenses publiques sont mieux maitrisées». Des progrès ont été faits en matière de promotion du secteur privé, mais d'importants défis restent à relever pour améliorer l'environnement des affaires, fait-il observer. Cependant, l'économie marocaine souffre encore de certaines fragilités que la crise internationale risque d'exacerber, note le rapport qui fait état de la «persistance des inquiétudes» sur l'équilibre de la balance commerciale, la compétitivité des exportations ainsi que leur forte concentration à destination des marchés européens. Par ailleurs, la crise a eu un impact négatif sur les recettes touristiques et les transferts des MRE, relèvent les auteurs du document, ajoutant que ces deux principales sources de devises ont jusqu'à présent compensé le déséquilibre de la balance commerciale et permis de maintenir le solde du compte courant à un niveau positif. La croissance devrait donc marquer le pas 2010, estiment-ils. Le rapport note, par ailleurs, que des réformes structurelles et sectorielles ont contribué, ces dernières années, à asseoir «les fondements d'une économie moderne et ouverte sur l'extérieur». «La crise a poussé les pouvoirs publics à redoubler d'efforts pour moderniser le secteur public, lancer de grands projets d'infrastructures, promouvoir le secteur privé et protéger l'environnement», affirme le rapport. Intitulé «Mobilisation des ressources publiques et l'aide», le rapport est publié conjointement par le Groupe de la Banque africaine de développement (BAD), l'Organisation de Coopération et du développement économiques (OCDE) et la Commission économique pour l'Afrique (CEA).