Selon un rapport publié par la Banque africaine de développement (BAD), le Maroc résiste bien à la crise mondiale. Cependant, elle devrait exercer ses effets sur quatre piliers de l'économie nationale. Le Maroc résiste bien à la crise mondiale, selon un rapport publié par la Banque africaine de développement (BAD), le Centre de développement de l'OCDE et la Commission économique pour l'Afrique (CEA) avec le soutien de la Commission européenne (CE). «Dans une conjoncture internationale de plus en plus difficile, le Maroc reste confiant dans les importants programmes de réforme mis en place ces dernières années», souligne ce rapport publié en date du mercredi 24 juin sous le thème «Perspectives économiques en Afrique 2009» à Addis-Abeba. Il a également relevé que l'environnement des affaires dans le Royaume poursuit sa modernisation. Cette stabilité économique face à la crise a été justifiée, selon ce rapport, par le dynamisme de la demande interne, une pluviométrie augurant d'une bonne campagne agricole, la solidité du secteur financier, ainsi que les programmes de développement sectoriel en cours. Cependant, la récession déclarée dans les pays européens menace l'économie nationale étant ses principaux partenaires commerciaux. Ainsi, la crise financière et économique mondiale devrait exercer ses effets sur quatre piliers de l'économie nationale, à savoir les exportations, les Investissements directs étrangers (IDE), les transferts des Marocains résidents à l'étranger (MRE) et le tourisme. Toujours selon le même rapport, un léger fléchissement de la croissance est prévu en 2009, avec un taux de 5,4% qui devrait se maintenir l'année suivante. Alors qu'en 2008, en dépit du pic de la crise, l'économie marocaine avait affiché un taux de croissance de 5,7%, porté par une croissance de 13,1% de la valeur ajoutée du secteur primaire. Quant au PIB agricole, sa croissance avait enregistré un taux de 6,1% sur la même période, selon la même source. Étant donné la conjoncture internationale incertaine, la croissance projetée sera légèrement inférieure par rapport à 2008 et stable pour les années 2009 et 2010 avec un taux de 5,4%. Cette stabilité a été justifiée dans le document par la contribution de plus en plus importante des secteurs secondaire et tertiaire au PIB, bien que le secteur primaire continue de jouer un rôle prépondérant dans l'économie marocaine. Le PIB non agricole, quant à lui, poursuit la tendance amorcée depuis quelques années avec une progression de 6,5% en 2007 et de 6,1% en 2008. Cette performance a été attribuée, selon le rapport, à la bonne tenue des activités industrielles, du bâtiment et des travaux publics (BTP), des transports et des télécommunications, pendant l'année 2008. En ce qui concerne les prévisions des analystes économiques pour 2009, la croissance du PIB non agricole devrait se maintenir à 6,1%. Dans cette édition 2009 du rapport de la BAD, qui couvre 47 pays d'Afrique contre 35 l'année dernière, les économistes démontrent que la région est sévèrement touchée par la récession financière mondiale. Après avoir tablé sur une croissance économique supérieure à 5% durant les cinq années précédentes, le continent affiche un timide taux de croissance de 2,8% en 2009. Ce taux reste deux fois moins que les 5,7% espérés avant la crise. Les auteurs du rapport anticipent néanmoins un rebondissement de la croissance à 4,5% en 2010. Selon eux, en 2009, les pays importateurs de pétrole devraient tabler sur un taux de croissance de 3,3%, contre un taux de 2,4% pour les pays exportateurs de pétrole.