L'ancien Premier ministre algérien Abdelmalek Sellal est entendu jeudi, dans le cadre d'une enquête pour corruption, par un juge d'instruction de la Cour suprême, compétente pour instruire les faits commis par de hauts responsables dans leurs fonctions, rapportent les médias publics algériens. La radio nationale et plusieurs télévisions privées annoncent que Sellal a été placé en détention provisoire, ce qui n'a pas été confirmé dans l'immédiat par aucun des autres médias publics. Par ailleurs, la radio et la télévision nationales ont annoncé l'arrestation jeudi de Mourad Oulmi, PDG de l'important groupe algérien SOVAC, distributeur en Algérie des véhicules des marques du groupe Volkswagen (Volkswagen, Audi, Seat, Skoda et Porsche) et partenaire de l'entreprise allemande dans une usine d'assemblage automobile en Algérie. A3 rapporte simplement dans l'immédiat, sur un bandeau défilant, que Sellal est arrivé « à la Cour suprême pour comparaître devant le juge d'instruction », sans autres détails. L'agence officielle APS précise qu'il est entendu « dans des affaires concernant la dilapidation des deniers publics, d'abus de fonction et d'octroi d'indus privilèges », comme l'a été la veille Ahmed Ouyahia, autre ancien Premier ministre, placé en détention provisoire à l'issue de son audition. Face à la contestation déclenchée par la candidature annoncée de Bouteflika à un 5e mandat à la présidentielle du 18 avril 2019, il avait été remercié de la direction de campagne, quelques jours avant que le chef de l'Etat sortant soit contraint de renoncer à briguer un nouveau mandat, puis de quitter ses fonctions. Il avait été remplacé durant quelques jours par l'ancien ministre des Travaux publics Abdelghani Zaalane, lui aussi interrogé mercredi et qui été relâché sous contrôle judiciaire. Sellal figure, avec Ouyahia et Zaalane, parmi les 12 anciens ministres et préfets dont le Parquet d'Alger a annoncé avoir transmis les dossiers fin mai à la Cour suprême, dans le cadre des enquêtes visant Ali Haddad, ancien patron des patrons et PDG du n°1 privé des travaux publics en Algérie, notamment pour des faits présumés de corruption. Selon le Code de procédure pénale algérien, les dossiers de ministres, walis (préfets) et de certains hauts magistrats, susceptibles d'être inculpés d'un crime ou d'un délit commis dans l'exercice de leurs fonctions, doivent être transmis à la Cour suprême, qui seule peut instruire leur cas. Depuis la démission d'Abdelaziz Bouteflika, la justice algérienne a lancé plusieurs enquêtes et placé en détention provisoire de puissants hommes d'affaires, la plupart soupçonnés d'avoir profité de leurs liens avec le chef de l'Etat déchu ou son entourage pour obtenir des avantages ou des marchés publics.