Sovac, l'importateur du groupe Volkswagen en Algérie, force la main à ce dernier en lui offrant un projet d'usine commune sur un plateau d'argent. Et si le potentiel futur n°1 mondial faisait fausse route ? Volkswagen préférerait l'Algérie au Maroc. C'est ce que l'on pourrait croire après avoir entendu et même lu que le géant allemand comptera bientôt sa deuxième usine d'Afrique chez notre voisin de l'Est. Non encore officielle, cette information a fait, la semaine dernière, la Une des journaux locaux et de plusieurs médias africains. Incessante depuis des mois, cette rumeur qui prend sa voie vers la réalité, trouve sa source dans un entretien accordé à une web-tv locale par Mourad Oulmi, le patron de Sovac, importateur du groupe allemand depuis 1999. Celui-ci s'est longuement étalé sur les différents aspects de ce futur projet qui, selon ses propres termes, sera érigé sur un terrain de 150 hectares, déjà acquis et situé dans la région de Relizane (435 km à l'ouest d'Alger), pour un investissement total de 170 millions d'euros. Toujours selon la même source, ce site, dont la mise en service devrait intervenir en 2017, aurait une capacité de production de 100.000 véhicules à l'horizon 2022 et assemblerait la Polo Classic, les utilitaires Volkswagen et un modèle de Skoda. Toujours selon Oulmi, ce «projet ambitieux (...) a été déposé auprès du ministère de l'Industrie (...) et n'est pas un investissement direct de Volkswagen, mais une initiative du groupe Sovac». Puis de préciser que «Volkswagen sera un partenaire technologique dans ce projet». Il est à noter que l'approbation de ce projet devait se faire lors du forum d'affaires algéro-allemand qui s'est tenu, il y a une dizaine de jours, à Berlin en présence du Premier ministre Abdelmalek Sellal. Il n'en fût rien ! Fuite en avant de la part des Algériens ou grande réticence du côté germanique ? Une chose est sûre, le pays de Bouteflika baigne toujours dans un climat d'instabilité politique, saupoudré d'une forte pression sociale. Face au Maroc, il n'a aucun accès direct vers l'Atlantique et manque grandement de sous-traitants automobiles. Surtout, l'Algérie présente une législation nettement moins favorable pour les investisseurs étrangers, qui ne peuvent ni détenir plus de 50% du capital dans une société, ni en dégager toutes les plus-values et les rapatrier dans leurs pays. Tout l'inverse du Maroc où tous les vents sont ascendants et qui continue à susciter l'intérêt d'autres grands constructeurs comme Nissan et Hyundai. Parions qu'au moins l'un des deux prendra, d'ici 2020, la sage décision d'investir dans le royaume.