Après Renault, c'est au tour de Volkswagen de présenter son plan de restructuration pour les trois prochaines années. Mais contrairement au plan du losange, celui de VW prévoit de supprimer 20.000 emplois, afin de conserver son statut de constructeur le plus rentable en Europe. Actuellement, Volkswagen AG (VAG) est le premier groupe automobile européen et le quatrième à l'échelon mondial. Mais surtout, son label principal (du même nom) est le constructeur généraliste le plus rentable du Vieux Continent (Porsche l'étant aussi, mais dans le haut de gamme). Un statut que l'actuel patron du groupe, Bernd Pischetsrieder, tient à conserver. Pour cela, le groupe allemand, qui comprend notamment les marques Audi, Seat, Skoda, Bentley, Lamborghini et Bugatti, a annoncé vendredi dernier une vaste restructuration sociale. Ainsi, son plan prévoit la suppression de 20.000 emplois au cours des trois prochaines années. C'est ce qui est officiellement ressorti, et par voie de communiqué de presse, d'une réunion restreinte du conseil de surveillance du groupe. A son tour, le syndicat de branche IG Metall n'a pas tardé à diffuser un communiqué dans lequel il a dénoncé un plan social très flou, «qui pose plus de questions qu'il n'apporte de réponses». Et pour cause, la direction du groupe qui a refusé de parler de suppressions d'emplois, s'est montré très vague sur la façon dont il allait réduire ses effectifs.Il faut savoir que cette importante réduction d'effectifs s'inscrit dans le cadre d'une série de mesures prévue par VAG pour redresser la rentabilité de sa marque phare, Volkswagen. Pourtant, l'année 2005 a été globalement bonne pour ce constructeur. En attendant la publication officielle de ses résultats, prévue le 7 mars prochain, VW a annoncé un bénéfice net qui a plus que doublé l'an dernier, s'établissant à 1,12 milliard d'euros, pour un chiffre d'affaires en hausse de 7,1% à 95,26 milliards d'euros. En outre, on sait d'ores et déjà que les ventes de VW ont augmenté de 3,9% durant 2005 en Europe occidentale, avec une part de marché qui est remontée à 10,3%. Une performance que VW doit au succès de quelques nouveautés comme la Fox, la Golf Plus et la Polo restylée. Parallèlement, les livraisons mondiales du groupe Volkswagen ont augmenté de 3,2% l'an dernier à 5,24 millions d'unités, soit un record pour la firme allemande qui emploie 345.000 salariés dans le monde, dont 100.000 pour la marque VW. En fait, la direction de VAG ne se satisfait pas de ces bons résultats, qu'elle met d'abord sur le compte des réductions de coûts. De plus, si le label VW se porte bien en Europe, il n'en demeure pas moins qu'il continue à subir des pertes en Chine et aux Etats-Unis. Du coup, et en taillant dans les effectifs, Volkswagen veut surtout redonner du souffle à ses résultats, tout juste revenus au vert après une période difficile. A noter enfin que le plan de restructuration de VW souligne les quelques difficultés que rencontre l'industrie automobile allemande à savoir, une productivité insuffisante et des coûts salariaux élevés. Faut-il rappeler qu'Opel a supprimé près de 10.000 emplois en 2004 et que DaimlerChrysler va supprimer 8.500 emplois dans les usines de Mercedes, voire 6.000 départs supplémentaires dans la branche administrative de cette dernière.