L'artiste peintre Houssein Miloudi expose ses œuvres récentes à la galerie d'art L'Atelier 21, du 16 décembre 2014 au 24 janvier 2015. Dans cette exposition, intitulée «Nostalgie», l'artiste s'est inspiré de ses œuvres anciennes, ses premières recherches et ses archives. Rare et original à la fois, l'artiste a revisité les différentes périodes qui ont marqué sa carrière de plasticien. Une carrière riche de plus de 45 ans de travail ininterrompu. Depuis sa première exposition personnelle en 1968 à Marrakech, Houssein Miloudi n'a cessé de pointer les arts plastiques au Maroc par un dialecte qui puise sa force d'expression dans des sources traditionnelles : les écritures dans les tablettes au Msid, les graphies dans les amulettes (hjab) pour protéger du mauvais œil et les formes imprimées sur les arts ruraux. L'originalité de Miloudi, c'est que tout en s'inspirant de formes ancrées dans la culture locale, il a développé un dialecte plastique qui ne renvoie pas de façon directe ou littérale à ses sources d'inspiration. Ce langage a enrichi la création plastique au Maroc et haussé Houssein Miloudi au rang de l'un des artistes peintres les plus influents au Maroc. Aujourd'hui, Houssein Miloudi a ressenti l'impérieux besoin de jeter un regard rétrospectif sur ses œuvres anciennes. Il s' explique d'ailleurs dans un texte émouvant qui est éponyme du titre de cette exposition. « J'ai retrouvé, avec un grand plaisir, une esquisse datée de 1973 que j'ai décidé de réaliser « texto » en 2014 et que je présente dans cette exposition sous le titre « Nostalgie », écrit Houssein Miloudi. Mais ce qui échappe à l'artiste lui-même, c'est que la maturité acquise durant près d'un demi-siècle de face-à-face avec la peinture marque les œuvres présentées en 2014. Le résultat, ce sont des œuvres remarquables de vigueur. Miloudi signe là l'une de ses expositions les mieux abouties. En effet, les œuvres de Miloudi ont intégré des collections prestigieuses au Maroc dont le Palais Royal, l'Office Chérifien des Phosphates, la Fondation ONA, Bank Al Maghrib, la Société Générale, Attijariwafa Bank, la Caisse de Dépôt et de Gestion, ainsi que plusieurs collections en France, en Espagne, en Allemagne, aux Etats-Unis, au Liban... Après des études à l'Ecole des Beaux Arts de Casablanca, Houssein Miloudi obtient une bourse du gouvernement français pour l'école nationale des Beaux Arts de Paris, puis s'installe dans sa ville natale d'Essaouira. Après une période de cercles, de carrés et de rectangles à la géométrie stricte, Miloudi s'est acheminé vers la déconstruction de l'univers homogène qu'il a peint pendant des années. Les tableaux de Miloudi ressemblent à une tour de Babel dont seuls quelques éléments traduisent la nostalgie d'un monde homogène qui vole en éclat. Le souci du détail caractérise la peinture de Miloudi. A l'intérieur de chaque tableau, de minuscules figurines prouvent la maîtrise du graphisme dans l'art du peintre. Ces figurines, qui avaient disparu des travaux récents de Miloudi, réapparaissent dans cette série qui synthétise les différentes périodes de l'artiste, tout en attestant une maturité jamais égalée. Les thèmes chers à l'artiste, comme la déperdition de sa ville natale, la déconstruction, sont toujours présents, mais l'éclatement repose sur une harmonie et un équilibre qui attestent la grande familiarité de l'artiste avec la peinture. A travers cette exposition, Miloudi revisite ses différentes périodes, tout en les traitant avec son œil et sa sensibilité d'aujourd'hui.