« Plus le monde va mal, plus il faut regarder de la peinture », disait Paul Klee. Après une absence d'une dizaine d'années de la ville blanche, les nouvelles peintures de Houssein Miloudi vont fleurir les murs de la galerie l'Atelier 21 à Casablanca, du 6 décembre au 13 janvier prochains. Cette exposition, fruit d'un travail de deux années, s'attache à représenter l'image d'un environnement homogène, sur une ligne de faille. Entre nostalgie et renouveau, Miloudi, déjà rompu à la géométrie stricte, à l'issue d'une période où il avait recours au tracé de cercles, de carrés, de rectangles, propose cette fois, en amoureux du détail, la lecture de figurines. Réminiscence du passé, il renoue, ainsi, avec des formes précédemment évoquées à travers son œuvre. Nourrissant une fascination pour les villes décadentes, volant en fragments, la thématique de la déconstruction traverse son art, qui n'est cependant pas dénué d'un évident équilibre. Né à Essaouira, «la bien dessinée», où il vit et travaille, Houssein Miloudi, a suivi une formation à l'Ecole des beaux-arts de Casablanca puis à l'Ecole nationale des beaux-arts de Paris. Géométrie des postures Comme nous le rappelle, Mohammed Ennaji, «Miloudi, peintre d'une ville et d'une culture menacées, traite dans cette revue de la prédation dont elles font l'objet. L'homme dans son rapport à la vie, à la violence qui s'abat sur son milieu, et à la mort, est l'acteur de cette tragédie. Une véritable géométrie des postures se profile dans les toiles de Miloudi pour mettre en place une scénographie propre à l'humanité d'une cité en détresse. Le génie plastique de l'artiste lui permet de mouvoir avec aisance cette multitude, sans que le malheur des êtres et des lieux porte atteinte à la beauté. Une présence invisible traverse les toiles, celle d'une baguette magique qui préside à l'orchestration générale et en règle l'harmonie».