Les travaux de l'artiste Salma Chraïbi fleuriront l'espace de son atelier d'architecture situé dans la capitale. L'exposition « Ambre portée » se tiendra jusqu'au 7 janvier 2012. Inspirée par son goût et son désir de vie, l'artiste Salma Chraïbi renoue avec méditation et évolution au fil de l'exploration de son œuvre. À la croisée des correspondances et le cheminement de ses expériences antérieures, elle entre en peinture dans sa prime enfance : « La peinture est pour moi une passion d'enfance. Je suis fille de galeristes, et j'ai vécu au milieu des artistes. Depuis toute petite, j'ai été fascinée par la recherche de la lumière dans les œuvres d' Abdellah Saddouk, séduite par le parfait des aplats de couleurs de Melehi, transportée par les élans des silhouettes fines et élancées de Laaraj, intriguée par les personnages emprisonnés dans les petits carrés de Housseïn Miloudi et émue devant les corps lacérés d'Aziz Abou Ali. Dans ma peinture, je retrouve les empreintes de chacun de ses peintres et les réminiscences de tous ces jours de mon enfance où j'ai eu la chance de prendre part à une séance de coloriage auprès d'un des maîtres de la peinture marocaine », précise-t-elle. Melehi, Saddouk, Miloudi, Abou Ali, des noms évocateurs de talent et surtout d'inspiration pour cette esthète éprise d'art déjà dans une première vie, consacrée à l'étude des lignes. « Je suis architecte et docteur en histoire de l'art. De ce fait, la géométrie à une place importante dans mon imaginaire. Les formes géométriques sont la base des frises de zellige, de gebs et de bois sculpté et représentent le fondement de toutes les arabesques de l'art musulman. Tous ces éléments, et bien d'autres, issus de mes différentes formations se lisent en filigrane dans ma peinture grâce à la géométrie. Il n'y a presque pas de différence entre le moment où j'esquisse un bâtiment, je décore une demeure ou encore celui où je réalise une toile. Il y a dans cet instant la même recherche d'équilibre entre le plein et le vide, la même conquête de la lumière et une manière quasi similaire de se fondre dans le site ou de prendre peu à peu place dans la toile blanche », poursuit Salma Chraïbi. Cette nouvelle correspondance, « Ambre portée », où les couleurs, les parfums et les sons se répondent, est sa dixième exposition au fil de trois années d'exploration et d'expression de son art. Salma s'attache, en effet, à évoquer l'expression picturale à coups d'éclats vifs, du rose au rouge, inspirés par petites touches olfactives, à jamais matérialisées par les collages et les acryliques sur bois. Des travaux traversés par la gaieté, le souvenir de la danse, celui de la musique et de la beauté du corps féminin. Des notes fruitées, des fragrances légères, fleuries pour dire sa passion des formes et de l'ouvrage, car « lorsque je dessine, si le premier jet est le fruit de trente secondes d'immédiateté, la suite est un travail de longue haleine parachevé à l'issue de plusieurs semaines, et qui requiert attention et minutie », conclut l'artiste.