La Banque Européenne pour la Reconstruction et le Développement (BERD) et le Centre pour l'Intégration en Méditerranée (CMI) ont organisé, le 27 février à Casablanca, une journée-débat sur le thème « Favoriser la croissance et l'investissement pendant la transition». Cette rencontre a été organisée en collaboration avec la Confédération Générale des entreprises du Maroc (CGEM), le Centre des Jeunes Dirigeants (CJD) et l'Association des Femmes Chefs d'Entreprises du Maroc (AFEM). Environ 380 participants ont pris part à cette rencontre, dont d'éminents représentants de la sphère politique et du secteur des entreprises au Maroc, en Europe centrale et orientale et en Turquie. L'événement est le troisième d'une série de forum de discussion sous le thème «d'une transition à l'autre» que la Banque organise dans la partie méridionale et orientale du bassin méditerranéen. L'initiative "d'une Transition à l'autre", lancée en 2011 par la BERD, vise à faciliter l'échange d'expériences entre « homologues » qui participent au processus de transition dans les pays de l'Europe centrale et orientale et les pays de la partie méridionale et orientale du bassin méditerranéen. Lors de la séance d'ouverture, le ministre de l'Economie et des Finances, Nizar Baraka, a affirmé que les défis majeurs du développement du Maroc consistent en la diversification, la productivité et la compétitivité économiques, le développement des petites et moyennes entreprises (PME) pour booster la création de l'emploi et l'amélioration de la gouvernance économique. Pour sa part, Abdelkader Amara, ministre de l'Industrie, du Commerce et des Nouvelles technologies a déclaré : «Nous savons que notre priorité est de créer des emplois, spécialement pour les jeunes et nous sommes conscients que ce n'est pas une tache facile». Avec vingt ans d'expérience en matière de soutien à la croissance économique et de facilitation du processus de transition en Europe centrale et orientale, la BERD a maintenant une nouvelle mission dans la partie méridionale et orientale du bassin méditerranéen consistant à soutenir le développement des économies locales. Erick Berglof, le directeur des affaires économiques de la BERD, a pour sa part déclaré : «Beaucoup a été accompli dans le cadre de la transition au Maroc, mais cela ne signifie pas forcément que le travail est fini. La transition prendra du temps, mais les pressions sociales sont immenses. Créer des opportunités de travail pour de larges couches de la société et le faire aujourd'hui sont les principaux défis que le pays doit relever ". Il a également ajouté:" Le Maroc doit trouver un chemin pour réaliser une croissance inclusive et durable. La BERD peut aider à soutenir les petites et moyennes entreprises et offrir des services municipaux, comme les stations de traitement d'eau et des eaux usées à de plus larges tranches de la société». Travailler sur l'économie du savoir Le Centre pour l'intégration en Méditerranée (CMI), qui travaille sur l'intégration régionale et les défis communs de développement dans la région de la Méditerranée, développe le dialogue et l'analyse au profit des pays au Sud de la Méditerranée afin de promouvoir un développement durable et intégré. « En accord avec les recommandations du G8 de Deauville, cette conférence vise à soutenir la transition continue au Maroc. De nouveaux emplois seront créés principalement dans les petites et moyennes entreprises privées », affirme Mats Karlsson, directeur du CMI qui ajoute : "La plupart des entreprises marocaines sont intégrées dans des chaînes de valeur mondiales et régionales, ce qui les relie aux marchés d'exportation, et par conséquent davantage et meilleurs emplois seront créés. Nous sommes particulièrement intéressés à travailler avec le Maroc sur la base d'une approche de l'économie du savoir ». Etant un événement dédié à la promotion du dialogue, les responsables représentant l'Europe de l'Est ont partagé leur expérience sur la transition dans leur pays. Gordon Bajnai, l'ex-Premier ministre hongrois, présent à cet événement, a relaté son expérience: «Après 1989, nous nous attendions à un progrès linéaire. Mais ça n'était pas le cas pour nous et ne le sera pas non plus pour le Maroc et le pays doit être prêt pour ça ». L'ancien vice-Premier ministre serbe, Bozidar Djelic, a ajouté à ce défi la nécessité d'améliorer le climat des affaires pour attirer les investissements étrangers : «Il est important d'établir des régulations. Sans cela, les investisseurs ne viendront pas ». Cinq tables rondes interactives ont été organisées à l'issue de la séance d'ouverture afin de permettre aux participants de partager leurs expériences et discuter des différents sujets liés aux défis du développement. Ces discussions ont été axées sur le renforcement de la croissance et la création d'emploi, la modernisation de la chaîne de valeur de la filière agro-alimentaire, la promotion des énergies renouvelables, le financement des entreprises privées et la promotion du rôle du fonds de capital d'investissement.