La Berd a choisi de comprendre les défis écono-miques du Maroc, et ce en se basant sur les enseignements tirés de la transition et des réformes en Europe centrale et orientale. Transition, mutation, changement… Le monde est désormais en «fluctueux» et «fructueux» mouvement. Après les vents du Printemps arabe, des épisodes se sont clos à jamais, d'autres s'apprêtent à commencer. D'un passage à l'autre, l'incertitude règne permettant au ralentissement de prendre le dessus et freiner certaines avancées notamment économiques. Dans ce contexte de transition, la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (Berd) a choisi de comprendre les défis économiques du Maroc, et ce en se basant sur les enseignements tirés de la transition et des réformes en Europe centrale et orientale. Qu'est-ce qui justifie ce choix ? «Le Maroc a été choisi en raison du développement démocratique qui a été consacré l'année dernière par une nouvelle réforme constitutionnelle et des élections transparentes», a souligné Nizar Baraka, ministre de l'économie et des finances, en marge de la journée d'échange organisée par la Berd, lundi 27 février à Casablanca, sous le thème «Favoriser la croissance et l'investissement pendant la transition». Et de poursuivre que «la force du Maroc réside de sa complémentarité que cela soit sur le plan politique, touristique ou agricole. Notre rôle aujourd'hui est d'accélérer le rythme des réformes et de renforcer la diversité pour atteindre une bonne compétitivité et pénétrer de nouveaux marchés, entre autre, le marché arabe et africain». Pour Erick Berlgog, directeur des affaires économiques de la BERD, «le Maroc a une expérience de la réforme qui lui est propre. Une confrontation de cette expérience avec celles, très diverses, de l'Europe orientale devrait susciter de nombreuses occasions d'apprentissage mutuel». A cette occasion, des regards croisés ont été portés sur un Maroc avant-gardiste, innovant et responsable. L'occasion étant de se projeter à court et à moyen termes et de définir les priorités de l'économie marocaine. Pour mieux assurer la transition, la donne n'est pas difficile à réaliser. Selon Abdelkader Aâmara, ministre de l'industrie, du commerce et des nouvelles technologies, il suffit de capitaliser sur les atouts du Maroc, d'anticiper l'avenir et d'engager un nouveau mode de gouvernance. «La priorité la plus importante dans les années à venir est de faire de notre pays une terre d'accueil des investissements», souligne M. Aâmara. Et de préciser que «pour accueillir il faut que les offres sectorielles du Maroc soient plus attractives». Le ministre a, dans ce sens, mis en relief l'expérience du «guichet unique» entreprise dans le cadre du commerce extérieur visant à assurer la compétitivité de l'entreprise marocaine. En engageant un processus en trois étapes, la BERD étend le champ de ses activités à la partie méridionale et orientale du bassin méditerranéen. Une nouvelle région qui émerge pour laquelle la BERD est prête à apporter un financement à hauteur de 2,5 milliards d'euros par an. Pour 2012, il est prévu de créer un fonds spécial qui permettrait de démarrer des investissements au Maroc, en Tunisie, en Egypte et en Jordanie. Pour se faire, la BERD envisage d'utiliser son expérience en mettant l'accent sur le développement du secteur privé et en soutenant particulièrement le secteur de la petite et moyenne entreprise.