Le chef de la diplomatie marocaine a réagi, jeudi, aux nombreux communiqués de la diplomatie algérienne à propos de l'ouverture, par des pays africains, de consulats au Sahara. Un sujet qu'Abdelmadjid tebboune n'a pas oublié lors de son interview télévisée, mercredi, avec les médias de son pays. «Nous ne répondons pas aux déclarations des chefs d'Etat, vu leur statut et par respect mais je ne peux que réagir sur les communiqués du ministère algérien des Affaires étrangères sur ce sujet.» La déclaration est celle du chef de la diplomatie marocaine, Nasser Bourita, lors d'une conférence de presse tenue jeudi à Laâyoune. Interrogé sur l'interview télévisée accordée, la veille, par Abdelmadjid tebboune aux médias de son pays, le ministre des Affaires étrangères marocain s'est interrogé sur les raisons pour lesquelles l'Algérie reste «le seul pays» à réagir, parmi les 193 membres des Nations unies, aux dernières actualités sur le dossier du Sahara occidental. «Cela soutient ce que le Maroc a toujours affirmé sur les vraies parties du conflit. Le Maroc n'a donc plus besoin de démontrer sa version, puisque cet Etat se démasque lui-même», a-t-il ajouté, en rappelant que les communiqués de la diplomatie algérienne sur les ouvertures, par des pays africains, de consulats au Sahara «n'ont eu aucun impact». «Nous avons désormais quatre consulats à Laâyoune et deux à Dakhla», a-t-il précisé, notant que «cela veut dire que le soutien à la marocanité du Sahara se poursuit et n'est pas impacté par ces réactions». «La position du Maroc a toujours été claire. Si l'Algérie se mobilise pour exprimer la sienne, il faut qu'elle vienne la défendre sur la table des négociations, en tant que partie prenante du conflit.» Nasser Bourita Et de pointer du doigt les contradictions entre les arguments de l'Algérie de ne pas être partie du conflit du Sahara et sa mobilisation actuelle. Alger «ne gardera pas le silence» Mercredi, devant la presse de son pays, convoquée au Palais d'El Moradia, Abdelmadjid Tebboune n'a pas raté l'occasion, mercredi, pour commenter les derniers développements dans le dossier du Sahara occidental. «Certains disent que c'est une décision souveraine, mais personne ne doit toucher la souveraineté d'autrui. La RASD est un membre fondateur de l'Union africaine», rappelle-t-il. Dans ses propos, partagés en masse par les relais médiatiques du Polisario, le président algérien va même jusqu'à accuser le Maroc de «poignarder la RASD dans le dos». «Si vous ne respectez pas les actes constitutifs en tant qu'organisation continentale, comment voulez-vous que les autres organisations nous respectent ?», déclare-t-il en tentant d'impliquer l'Union africaine. «Aujourd'hui, nous souffrons en tant qu'Africains pour résoudre la crise libyenne. Ce sont d'autres organisations qui sont intervenues pour le faire. Devons-nous aggraver les choses (avec le dossier du Sahara, ndlr) ? Devons-nous aller à l'encontre de la légalité internationale ?», a-t-il dit. «Si nous voulons que notre continent soit respecté, nous devons nous-mêmes nous respecter et nous orienter vers ce que nous avons convenu. Car il s'agit d'une violation de tous les actes de l'Union africaine et des Nations unies», abonde-t-il dans le même sens. Abdelmadjid Tebboune, dont le pays a été le seul à réagir à ces derniers développement, a promis qu'Alger «ne gardera pas le silence». «Nous devons dire et redire, quelles que soient les pressions et les insultes, que le Sahara occidental est un dossier de décolonisation. C'est ce que disent les Nations unies, le Conseil de sécurité et l'Union africaine.» Abdelmadjid tebboune Et de conclure par rappeler une déclaration de l'ancien président algérien Houari Boumédiène : «Nous ne soumettrons jamais à la politique du fait accompli».