Le ministre des Affaires étrangères et de la coopération africaine Nasser Bourita a appelé à nouveau le voisin de l'est à assumer sa responsabilité dans ce conflit du Sahara qui n'a fait que trop durer. Alors que la communauté internationale semble de plus en plus encline à admettre la réalité de la marocanité du Sahara, l'Algérie s'obstine inlassablement à soutenir la thèse séparatiste au point d'en faire sa première cause nationale. Lors d'une conférence de presse, tenue dimanche 7 février, à l'occasion de la 34ème session ordinaire du Sommet de l'Union africaine (UA), le Chef de la diplomatie marocaine a fait état de nouvelles tentatives de l'Afrique du Sud et son allié algérien de nuire aux intérêts du Maroc. Des tentatives désespérées La présidence sud-africaine, soutenue par l'Algérie, a tenté vendredi 5 février, de forcer l'Union africaine à s'immiscer dans le dossier du Sahara, en essayant d'imposer la tenue du mécanisme de la Troïka. Une manœuvre qui a échoué à cause du refus de plusieurs Etats membres qui, selon Nasser Bourita, ont considéré que la tenue de ce mécanisme sous la présidence de Prétoria « allait être contre-productive ». L'Union africaine a cessé de s'impliquer dans le dossier du Sahara, dévolu à la compétence exclusive des Nations unies, a rappelé le ministre, expliquant que la Troïka doit se garder d'être instrumentalisée par les agendas de quelques pays et continuer à appuyer le processus politique onusien. « La Troïka doit soutenir et accompagner les efforts exclusifs des Nations unies dans le strict respect de ses prérogatives définies par la résolution 693 », a-t-il déclaré. L'Algérie s'engage à corps perdu Le ministère des Affaires étrangères n'a pas manqué d'épingler l'Algérie et son engagement obsessionnel dans le conflit du Sahara. Alors que le dossier du Sahara connait une dynamique vertueuse après la reconnaissance américaine de la souveraineté marocaine et l'ouverture de plusieurs consulats de pays africains et arabes à Laâyoune et Dakhla, « l'Algérie fait du Sahara sa première cause nationale », a martelé Nasser Bourita ajoutant ironiquement qu'elle ne manifeste pas autant d'intérêt pour d'autres conflits internationaux. « Nous n'avons pas observé un engagement pareil de la part des algériens pour la cause palestinienne par exemple », a-t-il indiqué. Le chef de la diplomatie marocaine a fait part de son étonnement quant aux ressources que consacre l'Algérie à la cause du Sahara, en témoigne la mobilisation de toutes ses institutions à savoir l'Armée, le Parlement, les partis politiques et même les institutions religieuses pour véhiculer des discours anti-marocains. Ceci est d'autant plus palpable que l'Agence algérienne de Presse consacre près de sept dépêches à la question du Sahara, a indiqué le ministre. Ceci prouve l'implication de l'Algérie en tant que partie prenante au conflit, bien qu'elle prétende être un observateur, a affirmé M. Bourita, appelant Alger à assumer pleinement sa responsabilité.