Trois semaines après la démission d'Horst Köhler, Alger a envoyé son ministre des Affaires étrangères à New York pour s'entretenir avec le secrétaire général de l'ONU. Un voyage pour réaffirmer le soutien de l'Algérie au Polisario. Le ministre algérien des Affaires étrangères est aux Etats-Unis. Sabri Boukadoum a été reçu, hier soir à New York, par le secrétaire général des Nations unis, Antonio Guterres. Officiellement, «les deux responsables ont évoqué des questions régionales et internationales ainsi que la coopération de l'Algérie avec l'organisation onusienne», indique brièvement une source diplomatique à l'APS. Le chef de la diplomatie algérienne a eu également «un entretien avec la présidente de l'Assemblée générale de l'ONU, Mme Maria Fernanda Espinosa Garces», ajoute la même source. Une source contactée par Yabiladi précise pourtant que la question du Sahara était inscrite au menu des discussions entre Boukadoum et Guterres. «Elle est même la principale raison de son déplacement à New York», nous confie-t-elle. «L'Algérie entend peser de toute son influence sur les négociations initiées depuis quelques jours en coulisse, sur le choix du prochain envoyé personnel du secrétaire général pour le Sahara occidental.» Deux semaines après la visite de Jared Kushner au Maroc Le déplacement de Boukadoum à New York «est un message fort de la part des autorités algériennes à certaines puissance ainsi qu'à destination du Maroc que le mouvement de contestation lancé depuis le 22 février n'a pas réussi à changer sa position sur le conflit du Sahara». Le traitement donné par l'APS à l'adoption de l'accord de pêche entre le Maroc et l'Union européenne, par le conseil des ministres présidé par le roi Mohammed VI, mardi 4 juin, n'était pas innocent. Il répondait à cette politique, affirme notre source. Le voyage de Sabri Boukadoum aux Etats-Unis ne devrait pas uniquement être réservé à l'escale newyorkaise. On apprend que le ministre des Affaires étrangères devrait également avoir des entretiens (officiels ou pas) avec des responsables de l'administration Trump, ainsi que des rendez-vous, préparés par des cabinets d'avocats, avec des membres de centres de réflexion américains. Le voyage du chef de la diplomatie algérienne aux Etats-Unis intervient deux semaines après l'audience qu'a accordée, le 28 mai, le roi Mohammed VI à Jared Kushner. Le samedi 8 juin, Nasser Bourita a révélé que la réunion entre le monarque et le conseiller spécial de Trump «a été l'occasion d'un échange de vues sur les questions d'intérêt commun et d'aborder tout ce qui se passe en Afrique du nord».