L'affaire du Sahraoui qui s'est immolé par le feu au passage d'El Guerguerate a vite été reprise par le Front Polisario. Dimanche, son représentant auprès des Nations unies, Sidi Mohamed Ammar, a adressé une lettre à Jean-Pierre Lacroix, secrétaire général adjoint aux opérations de maintien de la paix. Selon l'agence de presse du mouvement séparatiste ainsi que le média pro-Polisario Futuro Sahara, Sidi Mohamed Ammar a qualifié ce décès de «dangereux et désolant». Il a affirmé que «la présence répétée du Maroc et de ses activités commerciales dans la zone tampon d'El Guerguerate ne constitue pas seulement une violation du cessez-le-feu, mais met en danger la vie de plusieurs Sahraouis». Le Polisario a appelé l'ONU à «assumer sa responsabilité et [à] assurer l'entière application du cessez-le-feu et de l'accord militaire n°1». Les mêmes sources accusent également les autorités marocaines de mener une «politique discriminatoire à l'égard des Sahraouis en confisquant leurs marchandises». Pour rappel, un Sahraoui résidant à Laâyoune a fait une tentative d'immolation par le feu samedi au passage d'El Guerguerate. «Le jeune S. L. (Salem Ould Lamghimed selon les médias proches du Polisario, ndlr) a été évacué d'urgence vers un hôpital de Dakhla», nous a confié samedi une source dans la ville. «On lui aurait interdit de traverser le passage menant à la Mauritanie. Il y a quelques jours, il aurait brûlé son passeport devant les représentants des autorités suite à un différend avec la douane», expliquait notre source. Après avoir observé un sit-in ouvert, le Sahraoui a fini par s'asperger d'essence avant de mettre le feu à son corps. Son état serait «très grave», toujours selon notre source.