L'Union européenne cédera-t-elle à la pression exercée par l'Algérie et l'Afrique du sud en vue de convier le Polisario à une réunion ministérielle, prévue dans une semaine à Bruxelles ? Alger et Pretoria souhaitent éviter de subir un autre revers sur ce sujet, seulement un mois après celui encaissé au Forum de Viennes du 17 et 18 décembre. Bruxelles accueillera, les 21 et 22 janvier, une réunion ministérielle entre l'Union européenne et l'Union africaine. L'Algérie et l'Afrique du sud s'y préparent déjà. Leurs ministres des Affaires étrangères se sont réunis, lundi à Alger. Les deux alliés tiennent en effet à assurer une présence du Polisario au conclave qu'abritera la capitale belge. Ils souhaitent éviter de subir un autre revers, passé presque inaperçu à l'occasion du Forum de haut niveau Afrique-Europe, organisé les 17 et 18 décembre à Viennes. Un événement co-présidé par le chef d'Etat rwandais, Paul Kagamé et le chancelier autrichien, Sebastien Kurz. Celui-ci assurait alors la présidence tournante de l'UE. Eviter le revers du Forum de Viennes En dépit de la pression exercée conjointement par Alger et Pretoria, le mouvement de Brahim Ghali n'a pas été convié à prendre part au Forum de Viennes. En riposte, l'Afrique du sud et l'Algérie se sont effectivement rendus dans la capitale autrichienne mais avec des représentants de rangs inférieurs. Le voisin de l'Est a envoyé sa ministre de la Poste et des technologies de l'information et la communication, Houda-Imane Faraoun, et le gouvernement Ramaphosa a désigné Stella Ndabeni-Abrahams qui occupe le même maroquin que sa collègue algérienne. En octobre 2015, Alger avait pris la même décision en réaction au rejet de l'Inde d'inviter le Polisario à la troisième édition du Sommet Inde-Afrique, réduisant le niveau de sa représentativité à ce grand rendez-vous. Le pouvoir en place n'avait dépêché qu'Abdelkader Messahel, alors numéro 2 de la diplomatie algérienne. Au Forum de Viennes, le Maroc y était représenté par son ministre délégué auprès du ministre des Affaires étrangères, chargé de la Coopération africaine, Mohcine Jazouli. Des pays du continent, invités à la réunion, était représentés par leurs chefs d'Etats, comme le Kenya, le Ghana, la Guinée, l'Egypte ou encore l'Ethiopie. Lors du sommet Union africaine-Union européenne, tenu en novembre 2017 en Côte d'Ivoire, les services de Federica Mogherini avaient précisé que la participation du Polisario «ne constitue pas une modification de la position de l'Union européenne de la non-reconnaissance de la RASD». Et d'ajouter que chaque organisation «est souveraine dans l'élaboration de sa liste respective des participants» lorsqu'elle accueille la réunion sur son territoire.